Sophie Tapie porte un nom célèbre mais sa vie ne se résume pas à ce nom. Véritable artiste, la jeune femme est partie au Canada pour enregistrer son album. Un disque avec des sonorités country qui résument bien sa soif de liberté et son côté sauvage. « Sauvage » voilà un qualificatif qui lui va si bien et qui a donné le titre à cet album qui sortira en mai 2015.

 

Influence l’a rencontré pour une interview bien sympa.

 

 

Tu sors ton premier album, dont le single s’intitule, Des Milliards de petits corps, pourquoi cette chanson en tant que single?

 

A la base ce n’était pas le premier single. On est une équipe très soudée et on aime réfléchir tous ensemble. On avait décidé de sortir un autre titre, j’envoie en l’air et finalement on ne l’a pas sortie cette chanson parce que son histoire est moins jolie que, Des milliards de petits corps. Chaque titre sur l’album a une histoire bien à elle. Vous savez j’ai pris mon temps pour cet album, presque deux ans.La façon dont a été créé le single était importante pour moi. En résumé, je revenais de soirée barbecue, comme tout le monde le fait en été. J’étais avec des potes dans le Sud de la France, j’étais super joyeuse, heureuse. La soirée avait été sympa mais j’ai eu du mal à m’endormir alors j’ai voulu regarder la TV et je suis tombée sur une chaine qui diffuse les infos et là je me suis pris une claque. il y avait des images terribles: des mamans qui se demandaient pourquoi leurs enfants venaient de mourir, on voyait des enfants crier de faim…Je me suis vraiment sentie mal de voir ça alors que j’étais moi si heureuse, si chanceuse dans le fond. Je me suis dit d’ailleurs:  » Tu rigoles, tu déconnes avec tes potes pendant que des gens crèvent la gueule ouverte ». J’ai voulu en faire une chanson et commencer par l’écrire mais je ne me sentais pas capable à 27 ans de parler d’un tel sujet, aussi important, aussi sérieux au vu de mon expérience même si j’ai vécu des choses difficiles, je ne me sentais pas capable de parler d’un tel sujet. J’ai fait confiance à Steve Marin, mon auteur et compositeur québécois à qui j’ai raconté ce que je venais de voir. Il m’a écrit cette chanson et quelques heures plus tard, je pouvais l’écouter, c’était bien ce que j’aurais aimé dire.

 

Dans cette chanson tu dis à un moment:  » Que diraient ceux qui ne sont pas morts,

Un milliard de petits corps

Un trésor de vérités ». Peux-tu nous expliquer cette phrase?

 

Je voulais aussi bien m’accuser qu’accuser les autres pour la misère dans le monde mais je voulais finir sur une note optimiste en faisant remarquer qu’il reste malgré tout des milliards de petits corps vivants. Que c’est précieux et qu’il faut y faire attention. On ne pense pas assez à tous ces gens-là.  

 

Ton album s’intitule, Sauvage, parce que c’est ton trait de caractère principal?

 

Oui on peut dire ça. Je suis comme une louve et comme telle, je protège ma meute. ma meute c’est ma famille, mon équipe, mes amis. C’est le plus important pour moi. Sauvage c’est aussi moi! A ce propos j’ai une anecdote. Nous étions tous ensemble et on s’amusait. On a fait un jeu où chacun mettait sur un bout de papier des adjectifs, moi j’avais écrit grincheux, je trouvais que ça me correspondait bien. On a mélangé ces bouts de papier dans un saladier et on pêchait à tour de rôle. On devait ensuite dire à qui ça correspondait. Quand « sauvage » est sorti, tout le monde à dit, ça c’est Sophie. J’étais un peu étonnée mais on m’a dit, oui c’est tout à fait toi. J’ai répondu que je ne trouvais pas trop, je ne mords pas quand même! On m’a fait remarquer que je fuyais la ville, que j’aimais les grands espaces, que j’étais une sorte de bucheronne (rires). J’ai alors promis que si je sortais un album, il s’appellerait sauvage et j’ai tenu ma promesse.

 

Ton disque sort via le label canadien, Vega Musique, pourquoi être partie au Canada?

 

Au départ ce n’était pas pour y faire un album. Un des présidents du label m’a remarqué quand je faisais The Voice. Il tenait à avoir une artiste qui chante pour un duo avec une jeune québécoise francophone mais qui chante en anglais, il avait besoin d’un titre avec une française qui n’avait pas l’accent québécois, pour chanter en français. Je suis donc partie là-bas. J’ai enregistré la chanson, qui figure également sur mon album. J’en ai profité pour leur faire écouter une ou deux maquettes et ils ont aimé. Je suis restée plus longtemps pour travailler sur l’album.

 

Sauvage, se compose de 12 titres, ce sont des chansons très personnelles, tu as voulu te livrer davantage sur ce disque?

 

Oui c’est totalement ça. J’en ai écrit 80%. D’une part quand on n’est personne, c’est difficile de s’entourer de personnes reconnues. J’ai eu la chance d’être entourée par un très grand artiste français qu’est John Mamann qui a écrit deux titres sur mon album, on a co-écrit ensemble les paroles. J’avais envie que ce disque soit 100% moi, je ne voulais pas tricher, faire un truc qui ne me représente pas totalement. Pour qu’il soit à mon image, qu’il soit fait maison, il fallait que ça vienne du fond de moi. C’est le cas. Chaque chanson à son histoire. C’est pour ça que sa conception a été longue, deux ans. C’est pas rien.

 

Sur l’album on trouve la chanson, Noël Lachance, cet homme n’a pas de chance, faut espérer que vous en avez plus que lui?

 

(Rires), cette chanson m’a été inspirée d’un ami à qui il n’arrive que des merdes. Sérieux hein, il n’a pas de chance. Ce n’est donc pas moi mais un bon pote, Jean-Phi.

 

Votre album est également étonnant car il a un style jamais exploité chez nous, la country folk, pourquoi cet univers Sophie?

 

Oui c’est complètement inconnu en France. Je ne fais pas de la country parce que c’est un créneau à saisir mais parce que j’aime ça, je l’assume entièrement. C’est un choix qui pour certaines personnes est risqué, oui certainement mais j’aime les challenges. Ce n’est surtout pas une stratégie mais mon univers musical. je suis née pour faire cette musique (sourire). J’avais aussi envie de partager avec les gens une musique qu’ils ne connaissent peut-être pas bien avec des instruments peu ou pas connus.

 

C’est pas un peu trop risqué justement?

 

Oui mais c’est ça qui est fantastique dans cette aventure. Les gens aimeront ou pas mais moi j’aurais essayé de leur faire plaisir, je me suis fait plaisir et j’espère que le public me suivra.

 

Lorsque vous avez fait The Voice, la country folk c’était l’univers musical que vous vouliez défendre?

 

Oui bien sur mais il faut reconnaître que The Voice c’est un gros programme. Avec un gros panel de téléspectateurs et l’émission ne peut pas se permettre de développer la country folk pour moi. Il y a 9 millions de fidèles, il faut les combler, leur faire plaisir. J’ai tout de suite compris et je n’ai pas insisté lourdement. Je savais ce que je voulais faire à la sortie, de la country. Rien ne m’aurait détournée de ce plaisir là.

 

Que vous a apporté The Voice?

 

Une grande visibilité puisque mon label québécois m’a contacté suite à cette émission. J’ai pu faire la première partie d’un concert de Johnny Hallyday, c’est aussi grâce à The Voice. J’ai tourné un lon métrage, 24 Jours de Alexandre Arcady. Je n’ai eu que de belles choses suite à l’émission. J’ai fait de belles rencontres aussi. je sais que je peux compter sur Jenifer. Je suis restée en contact avec quelques uns comme Anthony Touma, Yoann Fréget, Loïs.

 

Jenifer a été votre coach, vous ne regrettez pas ce choix?

 

Non pas du tout. J’aurais pu choisir Florent Pagny car il est comme moi, sauvage. Je l’adore! j’aime sa personnalité. Il dit ce qu’il pense sans prendre de gants. Il sait ce qu’il veut. Il aime la nature, les grands espaces. Bertignac aussi aurait pu être mon choix, lui c’est une icône. Garou par contre n’a jamais été envisagé car il ne correspond pas à mon univers musical. Jenifer a été parfaite dans son rôle, je n’ai pas de regret.

 

Avec qui pourriez-vous faire un duo?

 

Marc Lavoine. Je l’adore! il est beau et il a une voix qui irait fort bien avec la country.

 

Notre tradition sur Influence est de laisser le mot de la fin à notre invité.

 

Je suis ravie d’avoir pu discuter avec vous David et j’espère sincèrement que les gens prendront le temps de découvrir mon album. Je ne leur demande pas d’aimer mais de comprendre mon univers.