Rémo et Le Bon Nob, deux frères jumeaux, l’un chante et l’autre rappe, leur nom de scène ? Yépa ; tel un cri d’enthousiasme. Ce même enthousiasme que l’on ressent à l’écoute de leurs titres. Leur premier album Paradoxe arrive très bientôt, et c’est une très jolie carte de visite. Des textes finement ciselés à 4 mains, des paroles qui veulent vraiment dire quelque chose et des mélodies qui vous subjuguent ! Voila le cocktail de Yépa ! Les deux artistes ont répondu à nos questions !
Pouvez-vous présenter Yépa à nos lecteurs et nous raconter comment à débuté votre parcours musicale ?
Yépa, c’est avant tout un duo de frères jumeaux. On fait de la musique depuis une quinzaine d’années de manière intuitive, on a fait tous les 2 une école de musique, Rémo au piano et Le Bon Nob au saxo, ainsi que des colos de musique; on s’est mis par la suite à rapper et à chanter sur des instrus à la maison avec notre grand frère.
En grandissant, on a développé chacun notre propre univers, Le Bon Nob s’est dirigé notamment plus vers le Hip Hop, il était déjà présent sur le net avec une vingtaine de vidéos, et Rémo évoluait au sein du projet Rem’O avec Olivier à la guitare et Yohan aux congas avant de continuer sa route musicale en solo.
Il y 3-4 ans, on s’est dit qu’on voulait faire de la musique pour déjouer les clichés en mêlant nos 2 univers et en proposant quelque chose de plus abouti.
Le Bon Nob travaillait chez Antipodes Music, notre label actuel, en tant que caméraman, et il est venu filmer une soirée au Café de la Danse où Rémo faisait la 1ère partie de Joko, un des groupes produit par ce label. Il scandait déjà Yépa de manière intuitive à la salle.
Le Bon Nob a proposé quelques morceaux solo à l’un des producteurs du label qui lui a dit qu’il aimait bien ce qu’il faisait tout comme ce que faisait Rémo, mais qu’il y aurait encore plus de potentiel en mêlant les deux univers, c’est donc aussi grâce à lui qu’on s’est orientés vers un projet plus sérieux dans la musique.
Durant les vacances d’été, on est partis tous les 2 en Australie chez notre grand frère, et on a composé les premiers titres de l’album « Paradoxe« . En rentrant on a commencé à répéter plus fréquemment avec nos potes musiciens.
On peut dire qu’à la base Paradoxe est un album familial et d’une bande d’amis.
Au sein de Yépa, il y a plusieurs formations, il y a les jumeaux avec machines (Loop station et Pad), une formation à 6 avec nos amis musiciens qui nous ont accompagnés notamment à La Bellevilloise, et ensuite une formation à 10 avec l’équipe de l’album. On jouera avec eux pour la sortie de l’album à Boule Noire. Un projet plus étoffé musicalement avec un clavier fou et une section cuivre.
Que Retrouve-t-on dans les textes de votre 1er album paradoxe, Vous partagez-vous l’écriture des textes ?
On retrouve un peu tout ce qui nous touche, les rapports humains et la condition humaine, on ne fait pas forcément des textes rigolos hormis Bien Vivant, un texte qui a été composé pour danser. On parle évidement d’amour qui est un thème universel et on glisse aussi pas mal de petites allusions à notre fraternité comme par exemple dans le texte de la chanson A Moitié qui est un bon exemple d’une écriture à 2.
Rémo compose la musique, soit il a déjà une idée de refrain soit on réfléchi ensemble, chacun écrit ses propres couplets. Tout est une question de compromis et ce qu’on écrit à 2 c’est typiquement les refrains et la structure des morceaux, à part le refrain, on ne chante jamais quelque chose que l’autre a écrit.
Vous commencez à faire pas mal de scènes, est-ce facile de concilier vie pro et activités musicales à l’heure actuelle ?
C’est très difficile, à l’hôpital, Rémo essaye de masquer le fait qu’il soit musicien sauf avec les patients qui ont des instruments dans leurs chambres, c’est une sorte de musicothérapie qui apaise ceux qui veulent en entendre parler..
On dissocie bien les deux professions en essayant de ne pas les mélanger, c’est dur car il faut avoir deux vies très distinctes, mais les gérer de manière très commune.
Ce n’est pas du tout les mêmes ressentis et les bénéfices sont différents, la médecine est un plaisir à long terme, car avant de prendre plaisir à faire un diagnostique, tu dois galérer, trimer, alors que la musique est un bénéfice direct, faire des grosses salles ou jouer chez toi, c’est déjà être dans l’instant présent.
Paradoxalement c’est bien aussi d’avoir les deux car quand tu as trop travaillé tu as la musique pour te détendre, et quand tu as trop fait de musique et bien tu peux retravailler de plus belle derrière, c’est une sorte d’équilibre, l’un rejoint l’autre.
Yépa est souvent entouré de jolies artistes féminines notamment Natalia Doco ou Emilie Gassin, des collaborations sont-elles à l’ordre du jour ?
Nous avions déjà collaboré avec Emji et Mary May mais plus scéniquement parlant, notamment lors de concerts à La Dame De Canton, une jonque chinoise sur les quais de Paris.
Les collaborations féminines ajoutent toujours quelque chose à notre musique, Emilie Gassin et Natalia Doco sont les deux seules artistes à qui nous avons proposé des vidéos, c’est la première fois qu’on envisage cela de manière plus travaillée avec de vraies compositions communes.
On espère qu’elles seront présentes au concert de lancement de l’album le mois prochain !
Enfants, vous imaginiez déjà cette carrière musicale ? Quelle a été le retour de votre famille et de votre cercle d’amis ?
Rémo ne pensait pas qu’on aimait chanter depuis si longtemps, mais récemment nos parents ont retrouvé une vidéo où on devait avoir 5-6 ans et on chantait en dansant sur une table sur les musiques des Sages Poètes De La Rue.
On a toujours fait de la musique pour le plaisir et pour nos potes, et c’est certain on a eu plus d’occasions quand nous sommes venus vivre à Paris ainsi qu’avec internet qui nous a permit de toucher plus de monde.
Nos parents nous ont toujours compris et supportés ; notre père est un chanteur lyrique de hobbies qui écrit beaucoup de poésies, et notre mère a beaucoup chanté dans une chorale, il y a toujours eu une bonne ambiance dans la famille, et puis on doit beaucoup au grand manitou, notre grand frère Fytone qui nous a mis très tôt dans le son.
On ne vient proprement dit d’une famille de musiciens, en revanche notre grand-père jouait du piano dans les cinémas muets, qu’il reste en paix!
Jumeaux mais finalement assez différents mais toujours complémentaires, Est-ce que je suis dans le vrai ?
Tout à fait, un peu comme des vases communicants, nous sommes de faux jumeaux, on est différents physiquement et dans nos caractères, comme le dit notre père « l’un est rond et carré et l’autre est carré et rond » ça résume bien l’idée.
On a essayé de trouver vraiment un milieu entre nos deux énergies, et on y est aujourd’hui.
Mine de rien, on déteint l’un sur l’autre et ça nous rapproche beaucoup, on s’entraide notamment sur le débit, la rythmique, l’articulation, la diction, le souffle, la mélodie…c’est comme des éclats de couleurs sur un fond défini.
Quelles sont vos influences musicales à chacun ? Quel est votre meilleur souvenir en concert ?
Pour Le Bon Nob, les influences musicales sont le Rap et le Reggae, beaucoup de Rap de Français durant la période 95-2000 et puis après une orientation plus Reggae et Roots.
On aime tout ce qui est Rock Steady, ce qui est entre le Ska et le Reggae, et d’une manière générale tout ce qui est Old School.
Il y a eu aussi dans nos influences la variété Française avec des gens comme Brassens, Edith Piaf ou encore Dick Annegarn.
Le Bon Nob écoute beaucoup Radio Nova à l’heure actuelle ainsi que toutes les musiques issues de la fusion.
Pour Rémo, le meilleur souvenir de concert est celui de Fat Freddy’s Drop, un groupe de Nouvelle-Zélande, vu cinq fois en concert. On est inspirés par leur approche, leur énergie, le chanteur a toujours de beaux mélos vocaux, de belles harmonies, et des textes maitrisés. Comme un autre groupe mais Français, Les Zoufris Maracas.
Pour Le Bon Nob, son meilleur souvenir Live serait le pionnier du rap Américain Krs One, après 2h de concert endiablé à l’Elysée Montmartre, il a demandé à une dizaine de Mcs de monter sur scène pour faire un open mic, seul petit blanc sur scène, Le Bon Nob a pris le mic et a posé son flow, Krs One est revenu lui faire un Big Up et la salle a bien apprécié, le public était chaud, c’est un super souvenir qui lui a donné un sacré feu.
Plus personnellement, Rémo revient sur son premier concert solo à la péniche du 68, et remercie Tony grand et Arnaud Séité du Marcounet de lui avoir offert cette première scène Parisienne, une super ambiance qui avait permis à Rémo d’y retourner jouer tous les mois pendant de nombreuses années.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre visite aux élèves de l’école primaire Boris Vian de Carvin ?
Cette expérience enrichissante nous a été permise grâce à Azzedine Merabti, le programmateur du Festival Les Enchanteurs et aussi à Anthony l’instituteur et le Directeur de l’école.
On s’attendait à chanter deux ou trois chansons devant une classe et que les enfants nous posent quelques questions, et au final, on est arrivés à l’école, tous les enfants nous attendaient dans le hall, assis parterre en rang, on leur a chanter 5-6 morceaux, ils étaient contents. Un concert trop court pour le directeur qui aurait bien voulu entendre plus de titres.
Ce qui était mignon c’est que les enfants avaient confectionné des affiches scotchées un peu partout dans l’école et à la fin ils sont venus nous demander de dédicacer leurs affiches.
Les enfants étaient super attentifs, on sentait qu’ils ne comprenaient pas tout mais qu’ils avaient super envie de vivre le truc et ils étaient super réactifs.
Ca a été un super moment !
On a passé un moment dans l’herbe avec les petits, ils nous ont posé des questions plus ou moins préparées et puis à la fin c’était des questions plus improvisées du genre est-ce que tu as une petite copine ? Comment est-ce qu’elle s’appelle ?… C’était vraiment marrant.
C’est la première fois qu’on avait vraiment l’impression de transmettre quelque chose grâce à la musique.
On a eu un super accueil et nous avons été gâtés !
Comment voyez-vous l’avenir pour Yépa ?
Notre actualité la plus proche est la sortie le 18 mai prochain de notre 3ème clip Une Bouteille. C’est le premier clip réalisé par quelqu’un d’extérieur à notre univers, il a été réalisé par Le Dude qui a notamment fait quelques clips pour 20Syl. On teasera sa sortie sur les réseaux sociaux.
Le 1er Juin, il y aura la sortie de notre premier album Paradoxe grâce à Antipodes Music et Ephélide.
Le 18 Juin, c’est Full band. Nous vous donnons rendez-vous à La Boule Noire pour la Release party de l’album, c’est un lieu qui nous tient beaucoup à cœur puisqu’on l’avait rempli en endiablée pour la sortie de notre premier Ep en 2013.
La tradition sur Influence est de laisser le mot de la fin à nos invités…
La vie nous influence au quotidien, restons à l’écoute, Yépa mieux que la découverte, musique !
Notre influence c’est vous, que le Paradoxe perdure, Yépa !