Crédit Photos Pascal ITO
La barre était haute, très haute.
Il fallait faire preuve d’inventivité tout en gardant l’essence même du film original, surpasser le lot des innombrables comédies musicales, insuffler suffisamment de nouveauté pour rendre le tout attractif…
Une chose est sûre, le défi est relevé. Et avec brio.
L’atmosphère délicieusement Queer qui se dégage de cet univers haut en couleurs vous transporte pendant plus de deux heures aux côtés de trois divas dont le talent n’a d’égal que les paillettes de leurs costumes.
Ici, tout y est. Et ne vous y trompez pas, il n’y manque rien. Les costumes tout d’abord. Ils sont un personnage à part entière, forcément compte tenu du thème abordé. Une décadence de couleur, d’escarpins, de robes toute plus somptueuses les unes que les autres. Un vrai travail d’orfèvre qui joue un rôle prépondérant, c’est indéniable. Le jeu des comédiens et la mise en scène, parfaite de bout en bout, jusqu’au tombé de rideau final. Rien n’est laissé au hasard. Un rythme effréné qui vous emporte irrémédiablement tantôt dans le désert Australien, tantôt dans un bar douteux, jusqu’aux scènes où se produisent nos queens de la nuit. Entre séquences drôles, music hall ou danse de cabaret, entre sessions disco 80’s et queer moments, rien n’est laissé au hasard. Cette petite vingtaine de comédiens ne vous lâcheront pas d’une semelle. Une fois embarqué, vous ne pourrez décrocher. Le décor est un régal pour les yeux, avec bien sur LE bus « Priscilla » vieille bourlingue rapidement customisée façon barbie, un must.
La musique et les voix, bien sûr. Là encore, que dire si ce n’est que nous ne pouvons cacher notre enthousiasme à ce sujet. Outre les 3 stars principales (le solo du père est de toute beauté d’ailleurs), les 3 choristes font preuve d’une performance vocale inouïe, à vous coller des frissons. Quant au choix des musiques, il est incontestablement efficace. De I Feel love à Go West, en passant par It’s Raining Men, I Will survive ou I say a little prayer, vos oreilles et vos yeux ne s’en remettront pas. Et pour moderniser un peu cette version colorée et déjantée du film Priscilla Folles du désert dont elle est issue, les concepteurs du show nous gratifie de quelques sons de Kylie Minogue (Can’t get you.., Locomotion..) et de queen Madonna (Holiday, Like A Prayer, Material Girl…) What else ?
Rajoutez à cela un habillage lumineux digne des plus grandes boîtes de nuit et le tour est joué. La magie opère non stop à tel point que l’entracte de 20 minutes est un vrai sacrilège tant le rythme est enlevé.
Bref, vous l’avez compris, c’est un ENORME coup de coeur, et nous pesons nos mots !
Si vous avez un spectacle à voir cette année, ne cherchez plus, appelez vos ami(e)s hétéros, trans, bi ou gay, et foncez ! Tout le monde y trouvera son compte. Ici, pas de ségrégation, jamais la tolérance et l’espoir d’un monde uni défiant toute différence n’aura autant été porté aux nues. La principale sensation que vous partagerez ce soir là, ce sera celle de vibrer dans la salle avec eux, sur scène, de faire la fête, d’oublier votre quotidien. Tout sera effacé en quelques minutes et même les plus récalcitrants ne pourront vous mentir : vous verrez dans leur regard cette étincelle de joie, ce pied qui reprend le rythme des standards résonnants dans la salle. Et si c’était cela LA vraie vie. Se laisser transporter et s’imprégner d’une magie universelle… ?
PRISCILLA Folle du désert, actuellement au Casino de Paris avec David Alexis, Laurent Ban, Jimmy Bourcereau.
Mise en scène Philippe HERSEN
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