Les Fans de séries télé ont pu le découvrir sous les traits de Philippe Cheron dans la série Falco, les amateurs de théâtre le connaissent certainement aux vues de son Cv bien rempli et varié ; Franck Monsigny est un acteur charismatique, sympathique, naturel qui a un beau regard sur son métier. Le comédien a répondu à nos questions.
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Franck Monsigny, je suis comédien, auteur et aussi un peu producteur ; j’évolue dans la profession depuis près de 20 ans maintenant ; j’ai joué aussi bien au théâtre, qu’au cinéma, que pour la télévision, et je fais également du doublage.
Dans ton parcours artistique, on note que tu as participé à des ateliers au sein de l’association Connu Mais Connu crée par Mathieu Kassovitz, As-tu travaillé personnellement sur des projets avec ce grand réalisateur ?
Hélas non, quand j’ai intégré l’école, il avait déjà bouclé me semble-t-il le tournage de son film La Haine. J’ai quitté ; d’ailleurs ; l’association 1 an plus tard pour rentrer dans une autre école d’art dramatique, je n’ai donc pas continué avec cette famille là mais c’est un super souvenir !
C’était une association qui permettait à ceux qui n’étaient pas forcément amenés à vivre le théâtre, aux jeunes de quartiers, de banlieues comme moi, de pouvoir côtoyer cet art.
Connu Mais Connu c’était une super expérience pour démarrer.
Mes premiers potes de scène c’était les figurants de la scène du barbecue sur le toit de l’immeuble du film La Haine ! (rire)
Tu as également étudié les arts du cirque, c’était un rêve d’enfant ? une passion ? un défi ?
Je dirais aucun des 3, j’ai de l’intérêt pour les arts du cirque, et un immense respect pour ces artistes, ça me permettait d’ajouter une corde à mon arc et d’expérimenter de nouveaux ateliers également.
J’ai étudié ces arts au sein de : cirque et percussion dans le 18ème arrondissement près de la Halle St Pierre ; j’ai expérimenté le trapèze, le jonglage et l’équilibre.
A l’heure d’aujourd’hui, je ne m’en suis pas encore servi dans l’un de mes rôles mais ces disciplines permettent un bon dépassement de soi.
Tu alternes cinéma, théâtre, télévision, dans quel domaine te sentes-tu le plus épanoui ou le plus accompli ?
Dans le théâtre car c’est de là d’où je viens et c’est le domaine que j’ai le plus pratiqué.
Le théâtre ne s’est pas présenté forcément par choix mais par opportunités et j’espère avoir ce même épanouissement dans le cinéma bientôt ; pour ce qui est de la télévision, je suis en train de le vivre et j’espère que cela va continuer.
Tu joues dans la série Falco, peux-tu nous parler de ton personnage Philippe Cheron ?
Philippe Cheron est le médecin légiste de la brigade, c’est un peu le caillou dans la godasse de Falco, c’est l’homme qui a recueilli la veuve et l’orphelin 12 ans après son coma.
Ce qui oppose Falco et Cheron, c’est la légitimité de l’un et de l’autre à être dans la vie de cette femme.
C’est un personnage qui n’a pas le relief de Falco, qui est moins rock’n’roll, mais c’est quelqu’un sur qui on peut compter, c’est un homme solide.
D’ailleurs, dans un des épisodes où Falco pense qu’il va mourir, c’est mon personnage qu’il vient trouver pour lui demander de s’occuper de sa famille et il lui remet symboliquement les clés de sa maison définitivement et officiellement.
Ils deviennent même amis avec le temps.
Sagamore Stevenin l’interprète de Falco est vraiment une belle rencontre, il a dit un jour à son père que j’étais le gars qu’il aurait du le plus détester et que finalement j’étais celui avec qui il s’était le plus entendu.
Falco est une vraie bande aussi en dehors de la série.
Aimerais-tu te lancer dans la réalisation ou dans l’écriture d’un épisode par exemple ?
La réalisation, non, l’écriture, j’écris déjà mais je n’ai pas d’affinités à écrire des enquêtes policières.
J’écris des pièces, j’ai aussi développé un programme court et je travaille sur un scénario de long métrage également.
Tu as joué au théâtre notamment dans la pièce Mon Fils, Ma Pagaille de Rodolphe Le Corre, quels souvenirs gardes-tu de cette pièce et de ton rôle ?
J’en garde un souvenir très vivace car je joue encore cette pièce qui a évoluée et qui s’appelle maintenant Les Parents Viennent De Mars Et Les Enfants Du McDo !
Ce rôle a été crée en 1999, on a fait deux festivals d’Avignon avec cette pièce, une tournée en France, nous avons été marrainés par Virginie Lemoine à l’époque, puis 3 ans après nous nous sommes séparés, Rodolphe est parti sur d’autres aventures artistiques et nous nous sommes retrouvés en 2010 pour remettre le couvert.
Pendant qu’on remontait la pièce, Rodolphe Le Corre a écrit un troisième personnage, j’ai maintenant une petite sœur dans la pièce.
Nous avons de la chance, le spectacle plait beaucoup et nous affichons complet en permanence, j’en suis très heureux.
La pièce Les Parents Viennent De Mars Et Les Enfants Du McDo se joue tous les samedis et dimanches au Théâtre Les Blancs Manteaux à 17h30, je n’y suis pas forcément tous les week-ends, il y a une alternance avec plusieurs comédiens.
Mon personnage s’appelle Lucien dit Lulu, c’est une pièce sur l’éducation monoparentale, un père et ses deux enfants, il y a des tableaux de vie de chaque âge des enfants.
Au commencement je suis bébé et à la fin de la pièce je suis papa et mon père est donc lui grand père.
Il y a beaucoup d’humour et d’amour dans cette pièce, l’écriture y est vraiment fine et très aboutie.
Tous les ages sont présents dans la salle et tout le monde s’y retrouve.
Tu joues aussi bien dans des comédies de boulevard que dans des pièces classiques, y trouves-tu ainsi un certain équilibre dans l’expression ?
Oui complètement, comme dirait l’autre j’ai pour spécialité d’en avoir aucunes, tout m’intéresse, j’aime apprendre en permanence et si je peux m’amuser en apprenant c’est top.
Je joue à tout en fait!
J’ai fais le grand écart dans ce métier, entre les spectacles pour enfants, les spectacles de danse, en passant par les pièces de Corneille, Marivaux etc… les pièces de café théâtre ou les créations contemporaines, je crois que j’ai goûté à tout !
Quel défi aimerais-tu te lancer cette année ?
J’aimerais bien aboutir mon programme court, jouer dans un long métrage ou être à la tête d’une série télé.
Vu que nous sommes au mois de mai, vous m’avez pris un peu de temps déjà (rires).
J’aimerais beaucoup travailler avec des réalisateurs/metteur en scène Belges. Je trouve qu’il y a beaucoup d’humour, de professionnalisme et d’humilité dans ce que j’ai pu voir de leur travail.
Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Je continue de développer Ma pièce Résistantes, après l’avoir crée et il faut maintenant la faire vivre. D’ailleurs le 20 juillet nous serons en représentation unique au théâtre Le Petit Louvre à Avignon a 15h30, après nous la jouerons en tournée, notamment à Monthléry (91) où nous ouvrirons la saison théâtrale le 26 septembre.
Il y aura également la reprise de la saison 4 de Falco.
Il y a également la pièce Les Parents Viennent De Mars Et Les Enfants Du McDo au Théâtre Les Blancs Manteaux qui ne cessera pas d’être jouée.
Je pense aussi m’attaquer à l’adaptation cinématographique de la pièce Résistantes.
La tradition sur Influence est de laisser le mot de la fin à notre invité…
Je vais reprendre le titre de ma pièce Résistantes en appelant les gens à être résistants dans la mesure où il faut continuer à aller soutenir les œuvres, les créations, les jeunes talents, il faut participer activement par leur présence à ce que de nouveaux projets, de nouvelles idées, des nouveaux moyens d’expressions puissent émerger.
Méfions-nous de ce qui est trop facile et trop accessible.
Soyez curieux, rognez un peu sur le budget boisson cet été pour aller au théâtre, au cinéma, aux festivals, de désertez pas les salles à l’arrivée des beaux jours. (Rires)
Soyons résistants ! Nous sommes ce que nous apprenons.