Photo: Vincent Bourilhon

 

Hubert Boursiquot, est un homme comme les autres, dit-il, il ne se sent pas différent depuis qu’il a été élu pa rle magazine Têtu et ses lecteurs, Mister Gay décembre 2014. Hubert est quelqu’un de simple, humble et sincère…Il était logique que votre webzine lui consacre une interview.

 

Rencontre sympa d’un mec tout simple.

 

Bonsoir Hubert et merci pour cette interview.
Merci à toi David de me donner la parole.

 

Tu es donc le Mister gay de Têtu du mois de décembre 2014, flatté?
Forcément un peu, oui. Suite à cette élection, j’ai reçu de très nombreux messages de soutien, tous plus sympathiques les uns que les autres. Cet intérêt renforce un peu l’ego, nécessairement, et ça ne fait pas de mal !

 

Tu t’es inscrit toi même pour participer ou quelqu’un t’a inscrit?
Je me suis inscrit moi-même. J’aime Têtu, il m’accompagne depuis mon plus jeune âge. Ado, dans mon petit village perdu en pleine campagne charentaise, je feuilletais les pages de ce magazine avec envie et curiosité. Je découvrais un nouveau monde, plein de promesses et d’espoir quant à ma vie future. Je rêvais devant les beaux jeunes hommes qui y trônaient, je rêvais d’être avec eux, je rêvais d’être eux. Aujourd’hui, j’ai grandi, je ne vis plus dans mon petit village, mais je continue de lire Têtu et je continue de rêver… Voilà pourquoi j’ai choisi de participer à ce concours.

 

Photo: Ben Fohrer

 

Qu’as-tu ressenti lorsque tu as vu que tu avais des chances de gagner?
Surpris et heureux. Surpris car je ne me considère pas comme un canon de beauté… pas assez grand, pas assez musclé. Heureux car c’est toujours gratifiant d’aller au bout de ses projets, quels qu’ils soient. Qu’ils aient été touchés par ma présentation ou mes photos, un immense merci à tous ceux qui m’ont soutenu. Si je le pouvais, j’irais faire un bisou aux mille et quelques personnes qui ont voté pour moi, une par une !

 

Le fait d’être Mister gay décembre va-t-il changer quelque chose dans ta vie?
Non il ne va rien changer de fondamental dans ma vie. J’ai simplement eu, temporairement, une plus grande visibilité. J’ai pu m’exprimer, montrer qu’on pouvait être gay et vivre tout à fait normalement. Cela va peut-être m’apporter des opportunités de rencontres, notamment personnelles, qui sait.

 

Parle-nous un peu de toi et de ton parcours?
J’ai 27 ans et je vis à La Rochelle depuis 10 ans. J’ai fait un master de droit puis travaillé dans une banque. Je ne m’épanouis pas dans ce que je fais, c’est pour cela que je vais me reconvertir et passer le concours de professeur des écoles. J’adore les enfants, c’est un métier que j’ai
toujours rêvé d’exercer, alors je saute le pas à la rentrée prochaine. J’aimerais évoquer ma ville car j’en suis littéralement amoureux. Je ne peux que vous conseiller de venir vous balader à La Rochelle. Aux beaux jours, vous pourrez profiter des superbes plages alentours, de l’Île de Ré à l’Île d’Oléron en passant par la Côte sauvage de Royan. Ma préférée est rétaise, la bien nommée plage des « Petites Folies » ; très prisée des gays. La Rochelle est une petite ville, mais très dynamique. Il y a toujours quelque chose à faire, il y a toujours des événements très rassembleurs, tels que le Marathon, les Francofolies, le Festival de la fiction télé ou encore
la compétition de plongeons Red Bull.

 

Photo: Guillaume Malheira

 

Être en couverture d’un magazine gay c’est gênant pour ton entourage?
Absolument pas. Je suis très chanceux, j’ai une famille en or et des amis géniaux, les mêmes depuis de nombreuses années pour la plupart. Ils ne me jugent pas et me soutiennent dans tout ce que j’entreprends. Ils représentent beaucoup pour moi, je les remercie d’être là et d’être ce qu’ils sont. 

 

Malgré une nette évolution, l’homosexualité dérange toujours, pourquoi a ton avis?
Je ne sais pas si je suis bien placé pour répondre à cette question. J’ai toujours vécu mon homosexualité comme quelque chose de très naturel. J’ai fait toute ma scolarité dans un collège et lycée privé catholique. Depuis mon entrée en 6ème, je me suis toujours assumé en tant que gay et je n’ai jamais eu aucun problème. J’ai la chance d’avoir un entourage très compréhensif et je me moque du regard des autres. Alors, des critiques, des remarques, il y en a sûrement, mais elles glissent sur moi. J’imagine que l’homosexualité, comme toutes les autres formes de minorité, dérange parce que l’on a peur de ce qui est différent ou de ce que l’on ne connaît pas, ou mal. Il est important de ne pas se cacher et de vivre au grand jour. C’est comme ça que les homos seront acceptés à part entière dans la société. L’acceptation par la banalisation.

 

Le mariage pour tous tu adhères?
Bien sûr. Les homosexuels ne doivent pas être des citoyens de seconde zone. La devise de notre république, « Liberté, égalité,fraternité » doit être respectée. Le mariage pour tous participe à cette « normalisation » de l’homosexualité. Me concernant, je rêve de fonder une famille et j’ai une vision assez traditionnelle du couple, alors le mariage, les enfants, la maison (voire
le labrador aussi), je dis OUI !

 

Quels sont les artistes que tu préfères?
Étant cinéphile, les artistes que je préfère sont des réalisateurs ou des acteurs. J’ai des goûts très éclectique en la matière, je peut être touché autant par un blockbuster que par un film d’auteur.
Les réalisateurs que j’affectionne sont très nombreux mais je pourrais citer Steven Soderbergh, David Fincher, Woody Allen,François Ozon, Alfonso Cuaron, Danny Boyle, Ang Lee, Pedro Almodovar, Luc Besson, Steven Spielberg, Terrence Malick, Steve McQueen, Guillaume Gallienne, Jean-Pierre Jeunet, Lars Von Trier et mon préféré Xavier Dolan.

 

Quelles sont tes passions?
Je suis fou de cinéma, j’y vais toutes les semaines. Ma dernière claque, « Mommy » de Dolan évidemment. J’ai pleuré comme un bébé…les 3 fois que je suis allé le voir. Une autre de mes passions est le sport. Je privilégie l’endurance, cardio et musculaire, à la prise de masse ; mon objectif étant simplement d’être en bonne santé et bien dans ma peau. Je me suis découvert récemment un intérêt pour la photographie, en tant que modèle. J’ai déjà posé pour quelques photographes professionnels : Jean-Philippe Castany, Sylvain Norget, Guillaume Malheiro, Vincent Bourilhon et Ben Fohrer. J’ai pris un grand plaisir à travailler avec eux. Pour voir mes photos, c’est par ici : www.hub.book.fr.

 

Qu’aimerais-tu que cette médiatisation t’apporte?
Honnêtement, je n’attends pas grand chose de cette médiatisation, très limitée et éphémère j’en suis conscient. J’ai participé à ce concours pour le fun. Ceci étant dit, je suis un garçon ouvert et curieux, je ne suis fermé à aucune proposition.

 

Photo: Sylvain Norget

 

Quels sont tes projets?
Je me prépare au concours de professeur des écoles, je vis ma vie tranquillement et sereinement.

 

As-tu des limites? des choses que tu ne pourrais pas accepter de faire pour la célébrité?
Je ne recherche pas la célébrité. Je ne sais donc pas répondre à cette question.

 

Le grand amour tu y crois?

Bien sûr, je suis peut-être un peu naïf mais je crois au grand amour et je rêve de le rencontrer… celui qui accompagnera mes joies et soulagera mes peines. Peut-être est-il en train de lire ces lignes en ce moment !

 

 

Quel serait l’artiste avec qui tu aimerais poser par exemple?
Ça peut paraître un peu cliché pour un gay mais je suis absolument fan de Mylène Farmer. Je l’aime depuis toujours je crois, son ultra féminité, son hyper sophistication, son jusqu’au-boutisme me touchent au plus haut point. Je pense que je suis très sensible au côté très cinématographique de tout ce qu’elle fait. Ses clips, ses concerts sont pensés et conçus comme des films, j’aime ça.
C’est donc avec elle que je poserais si j’avais le choix.

 

Photo: Sylvain Norget

 

Une petite anecdote à nous raconter depuis que tu as participé à ce concours sur Têtu?
Oui, ma cote de popularité sur Grindr a explosé [rires].

 

Un petit mot pour Influence qui sera ton mot de fin?
Pour vivre heureux, vivons outés.

 

Merci Hubert pour cette interview.

Merci David. Je suis conscient de l’étrangeté de cette interview étant donné que je ne suis pas un artiste, que je n’ai rien fait si ce n’est gagner un concours de beauté, mais je suis content d’avoir pu m’exprimer sur ce site avec lequel je partage l’amour du cinéma.

 

Photo: Vincent Bourilhon