Voici probablement la nouvelle sensation masculine 2015 voire la Nouvelle Voix 2015, une vraie révélation. George Perris est un artiste franco-grec. Né à Athènes, son père est grec et sa mère française. Il chante en 4 langues, anglais, grec, français et espagnol.
Pour nous présenter son album, Picture This, il nous envoûte avec sa reprise de la chanson d’Annie Lennox, Why, un titre sorti en 1992. Une chanson que George affectionne tout particulièrement.
Influence a craqué pour cet artiste et nous sommes donc parti à sa rencontre.
Comment est née ta passion pour la musique?
Je pense sincèrement que la musique m’a choisi. Depuis l’âge de 3 ans et à cause du divorce
très violent de mes parents, la musique a toujours été ma seule issue de secours. Chaque
peine, chaque joie, chaque doute était projeté à travers la musique. Par contre, je me souviens
du jour où j’ai décidé de devenir chanteur, c’était lorsque j’avais 4 ans et que j’ai entendu Nana
Mouskouri chanter les « Vieilles chansons de France”. Depuis ce jour-là, je n’ai plus jamais voulu
faire autre chose dans ma vie!
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours?
Je suis né à Athènes, d’une mère française et d’un père grec. Très jeune j’ai décidé que le chant
deviendrait le seul chemin de ma vie.. Lorsque j’avais à peine 18 ans j’ai été découvert par
Mimis Plessas -un compositeur énorme chez nous- et quelques années plus tard j’ai lancé mon
premier album grec, puis le deuxième. En 2010, à un moment très précis de ma carrière où tout
semblait aboutir à une impasse, Lara Fabian m’a invité à faire ses premières parties à Paris et
Bruxelles et 2 ans plus tard mon premier album en français a été lancé au Québec. Cet album
m’a donné la chance de chanter en dehors de mon pays pour la première fois. Plus récemment,
j’ai enregistré mon premier album en anglais, sorti en août 2014 par Decca records et Universal
en Australie et aux États Unis.
Tu parles plusieurs langues, ça aide à ouvrir une carrière internationale?
J’ai toujours pensé qu’une langue ne peut limiter une émotion. La musique voyage au delà des
langues et peut toucher l’âme des gens, même quand ils ne comprennent pas le sens des
paroles. J’en ai eu plusieurs fois la preuve. J’ai senti mon public au Canada être touché par une
chanson grecque ou en chantant « Je suis malade » à Bangkok. Sinon c’est évident que maîtriser
plusieurs langues ça aide à communiquer plus facilement avec les autres, à faire des interviews
et ainsi à développer une carrière internationale.
Pourquoi as-tu eu envie de t’installer aux USA?
C’est des circonstances qui m’ont amené ici… Une histoire d’amour et l’envie de recommencer
ma vie à zéro. Je ne suis pas venu ici pour aider ma carrière ou ce genre de truc. Par contre,
j’avoue que dès la première fois où j’ai posé mes valises à New York, je me suis senti chez moi.
En même temps, j’ai appris très jeune que quand on fait ce métier que j’ai choisi de faire et de la
façon dont je le fais, on ne s’installe nulle part. On voyage sans arrêt, on bouge et on crée des
petites « patries » dans tous les pays que l’on visite. En fin de compte, les gens que j’aime sont le
lieu où je choisis de m’installer.
Lorsque tu étais en France, des portes se sont-elles ouvertes?
Ah! Je vous assure que dans ma carrière je n’ai pas été épargné des portes fermées!! Mais je
suis un optimiste incorrigible… La France est aussi mon pays, même si on ne me connaît pas
encore là-bas. Un jour ça arrivera, j’espère.
Tu es grec, que ressens-tu face à la crise qui frappe ce si beau pays?
La Grèce est ma première mémoire. La mer et son grand ciel bleu ont bercé mon enfance et ont
rempli mon âme avec toutes les richesses de la culture de ce pays si merveilleux. Je suis triste
mais aussi fâché contre cette crise qui a affaibli mon peuple et sa dignité. Je suis aussi
conscient que la crise n’est pas qu’un phénomène grec, mais mondial. Nous sommes en train
de traverser des temps ténébreux sur cette planète… J’espère que bientôt on retrouvera la
lumière et surtout l’amour entre nous, les êtres humains. Je ne suis pas politicien, je suis artiste,
donc ambassadeur de l’amour sous toutes ses formes.
Parles-nous de ton album?
Je suis très fier de cet album… Il s’intitule « Picture This », c’est l’objectif de mon appareil photo
personnel. Ce n’est vraiment pas un album qui parle de l’amour entre un homme et une femme,
mais plutôt les différentes étapes par lesquelles ma vie est passée dans les 3-4 dernières
années. J’ai eu la chance de collaborer avec des producteurs comme Mark Portmann qui a
travaillé notamment avec Barbra Streisand et Céline Dion, Marco Marinangeli qui a collaboré
avec Andrea Bocelli et Il Divo ainsi que Simon Hale qui a arrangé des titres pour Sting et Björk.
J’ai eu la chance incroyable d’avoir la participation de l’orchestre symphonique de Prague dans
9 titres de l’album et les paroles de Lara Fabian dans une des chansons dont j’ai écrit la
musique. C’est un album de musique pop, au vrai sens du terme, comme au temps où la
sincérité des mélodies et des paroles était l’ingrédient le plus important d’un album.
Tu y reprends la chanson, Why d’Annie Lennox, pourquoi ce choix?
C’est une chanson qui m’habite depuis plusieurs années et je suis un fan énorme d’ Annie
Lennox! J’ai toujours voulu la reprendre, mais je ne trouvais pas le bon moment. Un jour, j’en ai
discuté avec Mark Portmann et lui aussi avait une passion pour ce titre qui touche droit au
coeur. Et donc nous avons décidé de l’enregistrer!
On pourrait te comparer à Vincent Niclo, tu comprends cette comparaison?
Je suis toujours touché quand on me compare à des artistes que je respecte. Vincent Niclo est
un chanteur merveilleux, mais je pense que nous sommes vraiment totalement différents! Je ne
suis pas un chanteur classique, je suis un chanteur populaire, mais tout simplement avec un
entrainement et une base lyrique. Je chante de la pop, de la variété, d’ailleurs c’est évident en
écoutant mes albums et en me voyant sur scène.
Le public américain est très différent du public français ou pas du tout?
À vrai dire je ne peux pas vous parler du public français tant que je n’ai pas fait mon propre tour
de chant en France. Je me souviens de ce moment inoubliable au Zénith à Paris avec Lara…
Le public était si chaleureux… Mais depuis je n’ai pas fait de spectacles en France. Le public
américain est très ouvert, très enthousiaste, très franc aussi. J’ai eu la chance de rencontrer
des publics merveilleux partout où je suis allé, au Québec, en Australie, en Turquie et bien sûr
chez moi en Grèce où j’ai “les miens” qui sont fidèles. Je crois que partout au monde, les gens
peuvent toujours reconnaitre et ressentir la vérité d’un artiste et c’est ça qui crée un lien
incassable entre nous et vous.
Ecris-tu tes chansons ou c’est quelque chose que tu préfères laisser à d’autres?
J’aime beaucoup écrire des chansons. Je le fais depuis tout petit. Je n’ai pas encore trouvé le
courage de mettre plus de deux ou trois de mes chansons dans mes albums, néanmoins peutêtre
que ça changera à l’avenir. C’est aussi une question de ce que je vis, ce que je ressens et
le message que je veux faire passer dans chaque album. Cependant, j’ai collaboré avec des
auteurs et des compositeurs qui sont allés chercher au plus profond de leurs âmes pour me
donner des diamants qui m’ont touché à l’absolu et ont fait parti de moi, de mon parcours.
Quelle est ta vie à New-York?
J’habite entre New York et Athènes. Ma vie est très simple en général. J’adore cuisiner des
grands repas pour mes amis. Me retrouver autour d’une table et partager des histoires de
chacun, c’est une des définitions de l’amour pour moi. D’ailleurs à chaque fois que je retourne
en Grèce, on est au moins une quinzaine à manger et à rire comme des fous! Je ne sors pas
trop, sauf pour voir des spectacles ou un film au cinéma. Vous savez, quand on voyage autant
que je voyage et qu’on est presque constamment absent de chez soi, en rentrant à la maison
on veut juste profiter du calme, de la paix et des gens qu’on aime! Bien sûr, tous les jours,
comme un athlète, je passe une heure à travailler ma voix et ensuite à répondre aux 39082
emails qui m’attendent !! J’adore me promener dans Central Park quand je suis à New York et
au bord de la mer près de chez moi à Athènes. La nature me ressource et me donne de la
force.
Je suppose que tu te tiens au courant de ce qui se passe en France, quels artistes te touchent?
Depuis tout petit, la musique française et ses artistes m’ont touché et profondément inspiré. J’ai
une admiration énorme pour les grands comme Piaf, Brel, Legrand, Barbara, Aznavour… Je
rêve de faire un album avec Jean-Jacques Goldman! Evidemment j’adore Lara Fabian qui est
une bonne amie, mais aussi j’aime beaucoup Maurane, Zazie, Isabelle Boulay, Pascal Obispo,
Emmanuel Moire et la musique d’Alexandre Desplat.
Les américains raffolent des comédies musicales, tu aimerais participer à une comédie
musicale sur le long terme?
Je vous avoue que bien qu’on m’ait déjà fait plusieurs offres, à chaque fois j’ai dit non. Mon rêve
a toujours été de faire des tours de chant, des tournées et des spectacles autour de ce que moi
personnellement je voulais partager avec mon public. Je crois que j’ai peur de l’aspect
théâtrale des comédies musicales. Qui sait ? Peut-être qu’un jour j’ oserai!
Le piratage pour un artiste c’est une catastrophe, on le voit encore avec les albums de Björk ou
de Madonna, qu’en penses-tu?
Oui évidemment le piratage est une plaie des artistes qui saigne infiniment. C’est une
catastrophe surtout pour les jeunes artistes, mais aussi une invasion de son oeuvre. En même
temps, on est passé du vinyl à la cassette, de la cassette au CD et maintenant aux mp3.. et on
en écoute toujours. Donc quoi qu’il se passe, la musique sera toujours présente, les gens
auront besoin de la musique pour s’exprimer, pour se sauver, pour se sentir mieux. Je crois qu’il
faut surtout passer le message aux jeunes que la musique a une grande valeur qu’il ne faut pas
vulgariser ou mettre de côté.
Qu’est-ce qui te plait dans la culture américaine?
J’adore la sincérité des gens ici, leur innocence souvent. C’est également un pays où attaquer
les gens et être cynique n’est pas le sport national comme en Europe, au contraire on aide les
gens autour de nous. J’admets par contre que malgré mon amour pour New York, je suis un
Européen à 100%. C’est pour ça que je partage ma vie entre les deux côtés de l’atlantique. Ça
me permet de me ressourcer, de retrouver mes repères, mais aussi de découvrir la folie du rêve
américain.
Quels sont tes projets?
Après l’Australie et les USA, je vais continuer la promo de “Picture This” dans plusieurs pays
dont le Canada, la Grèce et certains pays de l’Asie.. J’espère sincèrement que ce voyage me
mènera en France. En parallèle je commence à travailler sur un nouvel album, cependant je
suis au tout début de sa conception. Vers l’été, mon concert “Live in New York” qui a été capté
au Lincoln Center de New York sera diffusé à travers les USA via la chaine PBS. Une mini
tournée aux États Unis suivra et quelques spectacles en Europe.
On vient de passer La Saint-Valentin, est-ce une fête importante pour toi?
Je suis un incorrigible de l’amour! L’amour et la passion guident ma vie et son chemin. Mais
ceci dit, la Saint-Valentin n’est pas ma fête préférée. Je fais de mon mieux pour célébrer l’amour
tous les jours. C’est cliché, je sais, mais bon…!!
On te laisse le mot de la fin:
J’espère que vous aimerez, Picture This, et je remercie Influence pour cette interview.