A 46 ans, le grand méchant du rock américain, Marilyn Manson, revient avec un dixième album en un peu plus de 20 ans de carrière.
Brian Warner c’est le cauchemar vivant des biens pensants, sa discographie suinte l’irrévérence, le souffre, le politiquement incorrect, l’anti religieux.
Sur The Pale Emperor, on est loin de la fougue de sa jeunesse, bien sur il ne va pas se mettre à faire de la pop douce et sucrée, mais on sent que l’artiste vieillit et que la panoplie de l’antichrist superstar prend un peu la poussière dans un placard.
Il revient avec un album moins brutal , enregistré avec une voix moins hargneuse. On s’ennuierait presque sur la première piste KILLING STRANGERS. Ensuite vient un petit coup d’adrénaline sur l’excellent DEEP SIX qui est le nouveau single.
On plonge avec délice dans le sulfureux THIRD DAY OF A SEVEN DAY BINGE dont je vous épargne la traduction, ce titre a d’ailleurs été choisi en octobre pour annoncer l’album, excellent choix.
THE MEPHISTOPHELES OF LOS ANGELES est un titre qui mérite le détour, mais à l’écoute et en connaisseur de la discographie de Manson, c’est du déjà vu, la musique n’est pas s’en rappeler le titre DISPOSABLE TEENS en moins agité. On passe très vite le titre WARSHIP MY WRECK qui n’a rien de transcendant.
SLAVE ONLY DREAMS TO BE A KING , un titre pas mauvais mais pas excellent non plus, on tourne un peu en rond , il n’y a rien de neuf sous le soleil noir de Manson. THE DEVIL BENEATH MY FEET , un titre rock assez énergique mais relativement passe partout. BIRDS OF HELL AWAITING , l’ennui revient à grands pas, c’est mou pour Marilyn, on vient à regretter la période trash, les guitares saturées , le show grandiloquent à la American Horror Story façon Freak show.
CUPID CARRIES A GUN, la belle surprise de l’album, on se retrouve transporté dans l’univers dark du maitre du genre, un titre dans lequel on se faufile telle une couleuvre dans le jardin d’Eden. L’album se termine avec ODDS OF EVEN , et un peu comme il a commence d’ailleurs, dans l’ennui finalement.
Vous l’aurez compris le cru 2015 est un peu, beaucoup, inégal, l’artiste prend de l’age, sa musique aussi, c’est un peu dommage, car il nous a habitué à mieux, à plus de fougue aussi bien musicalement que vocalement.