Artiste savoureuse à l'univers coloré et riche, Ysa Ferrer, sait surprendre et se renouveller, elle n'est jamais là où on pourrait l'attendre. Star au Japon méconnue chez nous, cette jeune femme française a pourtant séduit de nombreux fans qui la suivent dans ses aventures musicales.
Créative, instinctive, l'artiste est une passionnée.
Ysa Ferrer n'a pas le succès qu'elle mérite, cette Kosmic Girl peut heureusement compter sur de nombreux fans mais n'est pas médiatisée à la hauteur de son talent. Elle fait son grand retour avec un nouvel opus, Sanguine, attendu le 27 octobre 2014.
En attendant la sortie de son disque, elle a accepté de répondre aux questions de notre journaliste.
Un 5 ième opus ! Quels sont les messages que vous avez eu l’envie de faire passer par ces nouveaux textes ?
Je ne me considère pas vraiment comme une porteuse de message, mais il est vrai que Sanguine est tout de même le reflet de mes états d’âmes. Certains titres sont un peu une analyse, un constat de l’actualité, comme par exemple la chanson « Pop » qui relate l’éducation des enfants sans genre imposé. Je trouve regrettable qu’en France on ne se bat pas plus pour l’égalité des sexes. En Suède les choses sont beaucoup plus évoluées à ce sujet, je pense notamment à ce petit garçon qui a été éduqué sans « genre » imposé, il a le droit de jouer avec des jouets qu’il aime et non pas ceux qui lui sont imposés de par un genre. Beaucoup de crèches en Suède pratiquent cette façon de faire, je trouve cela bien plus équilibré pour nos enfants. Le libre choix permet un meilleur développement et certainement une meilleure ouverture d’esprit pour l’avenir. J’avais donc l’envie de dénoncer l’attitude et la réaction de certaines personnes par rapport à ce type de situation.
Vous revendiquez vous comme une artiste engagée, voir dénonciatrice ?
Oui, j’avais déjà dans le passé un titre très explicite sur mes positions. Ce titre se nomme « To bi or not to bi ». C’est aussi notre rôle à nous les artistes, véhiculer des messages, des mots, des idées, des revendications. Mettre en avant, de mettre en lumière certains sujets. Que ce soit des problèmes ou des belles choses !
Sanguine, pourquoi ce choix comme intitulé pour ce 5ième album ? Est-il le titre d’un morceau ?
Aucun titre ne s’appelle Sanguine ! La chanson qui annonce vraiment « la couleur » de cet album serait le titre « J’explose en couleur ». Sanguine, c’est plutôt ce qui me défini sur cet album, mon coté sanguin, méditerranéen, … J’aurai pu l’appeler explosive, sensible ou sensuelle. Mais le caractère qui ressortait le plus à la fin de la composition de cet album, c’est mon coté Sanguine ! Dans ce mot j’aime bien le rapport au sang, le rouge, la passion donc des choses qui me correspondent. La vie mais aussi la mort. C’est peut être aussi une nouvelle approche et une nouvelle façon d’appréhender la vie pour moi.
Vous parliez de la vie, de votre vie, on sait que vous êtes maman. Est-il facile et possible de jongler avec la musique et sa vie de mère ?
S’épanouir, oui ! Facile à faire pas toujours. Selon les emplois du temps selon aussi le regard des autres qui n’est pas facile à gérer. Je pense particulièrement à un souci que j’ai eu avec une autre artiste et sa maison de disque. Des choses ont été dites, et le fait que mes enfants aient pu lire ce genre de propos à mon égard m’ont beaucoup touché. Les enfants n’ont pas le même recul que nous les adultes, et avant d’être une artiste, je suis leur maman. Mon rôle a été de les rassurer et de leur montrer que la vie est dure et que les gens peuvent raconter n’importe quoi mais que malgré cela, on doit rester fort ! Il est facile derrière un écran d’insulter les gens !
Conquérir le cœur de nombreux Russes en 2001, était-ce un défi ou plutôt quelque chose de totalement inattendu ?
Franchement c’était inattendu ! En fait c’est un programmateur d’Europe 2 France qui est parti s’installer la bas. Il est donc parti avec sous son bras, le titre « Made in Japan ». A l’époque il adorait ce titre (j’étais encore chez Warner) et finalement il a proposé le titre en Russie. Ce titre est devenu un tube là-bas ! (5ième dans les Charts Russe Ndlr).
C’était réellement jouissif !! Ma maison de disque de l’époque n’a pas voulu défendre ce titre et m’a fait croire qu’i n’était pas assez fort. Je suis donc repartie avec ma propriété. En Russie, les chiffres sont bien entendu en proportion avec la taille du pays, cela m’a beaucoup amené, comme des stades à Saint Petersburg, invitée d’honneur avec Katy Perry, …. Bref que du grandiose pour mon « petit » titre dont les français ne voulaient pas ! C’est quelque chose de fou et d’hyper réjouissant.
Quelles sont les influences que le public pourra découvrir sur ce dernier album ?
J’ai voulu un album enflammé dans le sens où je voulais qu’il y ait une certaine tension. Le choix des titres et l’ordre des titres étaient très important pour moi, afin qu’il y ai une sorte de suspens, de tension, violence. J’ai choisi la guitare électrique afin de mettre en avant cela, donc il y a plus de guitare électrique qu’avant et des sons un peu plus saturés, des batteries qui s’excitent,… Mais en même temps ca reste mon style électro pop mais en version survitaminé !
Au niveau de la scène, quand pourra-t-on vous retrouver ?
Pour l’instant j’ai le 10 janvier à la Cigale à Paris, actuellement c’est une scène unique. On verra comment cela va prendre au niveau du public. On verra également au niveau des singles, s'ils plaisent. J’adorerais pouvoir retourner en Belgique. Je me souviens des plateaux la bas et je m’y sentais drôlement bien !
Le mot de la fin pour Influence ?
J’aime que mon public soit haut en couleur, je parle à tout le monde. Comme je le dis sur un de mes titres « Si je ne suis pas moi-même qui le sera ?». J’aimerai que tout le monde applique cela à sa propre vie. Etre fidèle à soi même, s’assumer. C’est vraiment l’état d’esprit de ce dernier album.