Dallas, ton univers impitoyable…voilà comment débutait l’un des générique de série les plus populaire. Aujourd’hui, l’univers sera toujours aussi impitoyable à Dallas puisque la série renaît de ses cendres pour nous proposer en 2012 une suite. Pas question de remake mais de reprendre l’histoire avec quelques nouveautés. On s’intéressera donc à la nouvelle génération, aux enfants des Ewing et plus particulièrement aux fils de l’ignoble J.R et du gentil, Bobby.
En parlant de Bobby, Influence est fier de recevoir son interprète, le sympathique Patrick Duffy.
I. Vous voilà à nouveau dans la peau de Bobby Ewing, ce personnage vous colle à la peau?
Oui c’est incroyable n’est ce pas? Je serai Bobby jusqu’à la fin de ma vie.
I. En 1978, comment s’est déroulé le premier jour de tournage?
Vous savez, je m’en souviens fort bien. Nous avons été tous réuni dans une pièce et on ne se connaissait pas. Nous avons lu le scénario et ensuite nous sommes devenu une famille.
I. Vous attendiez vous à un tel succès mondial?
Non on ne s’imaginait déjà pas que la série marcherait aux USA. Nous devions juste tourner 5 épisodes et puis attendre pour voir si on aurait une commande pour d’autres épisodes. Très vite, on nous a demandé de prolonger nos contrats et l’aventure débutait pour 14 saisons.
I. On le sait peu, mais à la base, J.R devait être un personnage secondaire. La série se focalisait sur le personnage de Pamela Barnes Ewing?
Absolument, Pamela était le personnage clé qui allait réunir deux familles rivales et réactiver la haine entre ces deux familles. Quand Bobby, le gentil fils de la famille se marie avec la fille des ennemis, il ne peut pas s’attendre à être reçu les bras ouverts et sa femme non plus. Petit à petit, le caractère de Pamela va s’imposer au sein de cette famille et elle sera acceptée même si les Ewing continueront à faire la guerre aux Barnes. JR va prendre alors de l’ampleur et devenir le personnage central, le méchant est généralement le plus à l’honneur mais il n’y avait pas de jalousie,nous avions tous notre place dans la série.
I. Bobby/Pamela est un couple devenu culte. Comment expliquez-vous l’amour du public pour ce couple?
Ils étaient jeunes et modernes. Pamela est une femme étonnante pour une série dans les années 70. C’est pas un faire-valoir ni un tromphé. Il y avait une réelle alchimie entre Victoria Principal et moi. Nous nous entendions bien.
I.Victoria Principal n’a jamais repris son rôle, pas déçu?
C’est son choix. Vic, a toujours été un peu à part, déjà au début de l’aventure mais c’est une femme formidable et une excellente actrice. Quand elle a quitté la série, elle a fait une croix sur son personnage et on peut la comprendre. C’est une femme d’affaires.
I. Vous avez encore des contacts avec elle?
Peu. Nous nous sommes revus pour une émission spéciale « retrouvailles » avec plusieurs des acteurs de la série mais elle est très occupée par ses affaires.
I. Par contre, vous êtes proche de Larry Hagman (JR) et de Linda Gray (Sue Ellen)?
Ce sont des amis. On ne s’est jamais perdu de vue à l’arrêt de Dallas. Nous sommes très liés.
I. Il paraît que vous avez failli ne jamais être acteur?
Effectivement. Dans les années 70, j’ai eu une rupture des cordes vocales et je me suis orienté vers le mime. On ne me proposait rien. J’ai quand même un peu tourné. On m’a vu dans un épisode des « Drôles de Dames » mais rien de très intéressant. Il fallait bien nourrir ma famille alors j’ai fait plusieurs jobs: menuisier, livreur de fleurs, peintre en bâtiment et puis on m’a proposé le rôle principal dans la série « L’homme de l’Atlantide ». En 1978, on me proposait « Dallas » et ma vie allait changer.
I. Vous êtes depuis devenu un pilier du soap « Amour, Gloire et Beauté », est-ce le même rythme de tournage que dans une série?
Non et je dois bien dire que c’est le job le plus dur de ma carrière. Il arrive que nous tournions 3 épisodes par jour et je me retrouve parfois avec 30 pages de dialogues à mémoriser. Vous imaginez bien que c’est beaucoup plus que sur un seul épisode de Dallas (il rit). Mais ça me permet de faire fonctionner ma mémoire. En plus je ne suis acteur qu’à mi-temps dans ce soap.
I. Vous êtes un homme simple, fidèle, un vrai Bobby Ewing?
(Il rit) Vous comprennez pourquoi ce rôle me colle à la peau? On va dire que Bobby me ressemble beaucoup alors! mais sa vie a été plus mouvementé que la mienne. Je suis marié depuis 37 ans à Carlyn et j’ai 2 fils.
I. Pourquoi avoir eu envie de revenir dans cette suite de Dallas?
J’ai accepté après la lecture du script. On nous avait déjà proposé d’autres choses mais je ne voulais pas être associé à ces projets. Dans cette version, les scénaristes ont tenu compte de l’esprit général de la série et c’est important.
I. Vous êtes donc ravi de retrouver Bobby?
Oui et je vais vous dire que je m’étonne de l’avoir retrouvé avec autant de facilité.
I. L’ambiance est-elle la même sur le tournage du soap « Amour… » qu’à l’époque de Dallas?
Et bien oui, nous formons une famille et c’est ça qui est bien. C’est agréable de travailler dans ces conditions. J’ai de la chance.
I. Comment expliquez-vous le succès de Dallas?
La série est arrivée au bon moment quand il y avait une attente pour ce genre de série. Les scénarios étaient bons et il y avait une alchimie entre tous les acteurs. On était réellement comme une grande famille.Et les gens aimaient voir des riches connaître les pires ennuis.
I. Vous souvenez-vous de l’épisode « Qui a tiré sur JR »?
Quel épisode! ce fut un des premier cliffhanger à remporter autant de succès et finalement à instaurer le genre dans une série. Les gens étaient comme fous pour connaître la suite. Nous étions tous sollicités pour répondre et tous nous étions suspects. Pour connaître le nom de celui ou celle qui avait tiré, des médias proposaient des sommes folles. Nous étions obligés de nous taire et puis on ne savait rien. La production avait fait tourner plusieurs solutions. Nous étions tout aussi intrigués à savoir qui avait osé tiré sur JR.
I. Regardez-vous la TV et que pensez-vous des séries comme les Experts, par exemple?
Je regarde peu la télévision. Je regarde les infos et me consacre à mon ranch. Pour les Experts, j’ai déjà vu mais je me dis que la série est formidable, elle est moderne, accrocheuse et utilise bien les moyens de la technologie. Par contre, quand une série à du succès, on ne peut s’empêcher de la cloner: Ainsi il y a les Experts à Las Vegas, Manhattan et Miami. Beaucoup de séries sont ainsi clonées. Le public se lasse. C’est ce qui va arriver avec Glee. La série rencontre un formidable succès alors que voit on apparaître quelques mois plus tard d’autres séries du même genre. C’est la même chose avec les séries sur les vampires et à chaque fois le même problème, les gens finissent par se lasser.
I. Où on est votre carrière de chanteur?
(Il rit) Je vois que vous voulez me parler de mon duo avec Mireille Mathieu. Je n’avais jamais chanté et je trouvais l’idée spéciale. C’est encore grâce à Dallas si j’ai pu faire ce disque avec une aussi grande chanteuse. Mireille était enthousiasmée moi un peu moins car je croyais être ridicule. Le succès du disque m’a rassuré mais je n’ai plus envie de poursuivre cette aventure. Il fallait bien se rendre à l’évidence que je n’étais pas chanteur.
Merci à Patrick Duffy pour cette interview.