Marina en ITV sur Influence
Photo de Pierre Leseney
Découverte en 2006 lors de la Star Academy où elle a terminé troisième, Marina, fait son grand retour et c’est sur Influence qu’elle vient nous parler de sa passion, la musique.
Depuis la sortie de son très joli premier album, Libellule, que devient-elle? Elle nous expliquera aussi son ressenti sur le manque de promo de ce premier disque. Elle nous parle de la scène, de son univers, de ses espoirs, de ses projets.
Une interview en toute simplicité et sincérité avec une artiste adorable, abordable et très humaine. Une jeune femme qui était fragile comme une libellule mais qui a pris le temps de mûrir, d’évoluer et va à coup sur séduire de plus en plus de monde. Nous la soutiendrons ici à Influence.
Depuis la sortie de votre premier album, Libellule, que devenez-vous?
Je travaille et j’apprends tous les jours dans ce métier. Tant au niveau des arrangements des morceaux, de la mise en scène, du son, de la couleur des guitares, des basses, des batteries, que du mixage en lui-même. J’ai fait beaucoup de scènes à travers la France, écrit et composé de nouveaux titres, plus aboutis, plus mûrs. Et j’ai mis en place des « concerts à domicile », pour un public de proximité, c’est une approche très humaine et très conviviale de la musique, et ça me permet de rôder mes titres. Vous pouvez trouver toutes les informations sur ce site :
http://www.marinaofficiel.com/
Ou contactez Françoise :
TF1 et universal semblaient croire en vous et puis la promo s’est arrêtée, vous savez pourquoi?
J’ai signé sous le label Mercury, pour mon premier album « Libellule », toujours en vente sur internet, mais je pense que je n’étais pas une priorité pour eux. L’album a pourtant été encadré et soutenu jusqu’à un certain moment par Universal. Malheureusement la promo a été trop ponctuelle, éparpillée, et peu ciblée, ce qui n’a pas facilité la vente de l’album à une période aussi ingrate pour le disque. Je pense plus simplement que c’était un leurre, et qu’ils n’ont jamais vraiment cru en l’aboutissement et la réussite du projet. C’est bien dommage, car c’est un album authentique, de qualité et qui aurait pu toucher plus de gens, si on lui avait donné une chance d’être entendu.
Comment avez-vous vécu l’après Star Ac?
Nous sommes partis en tournée avec la star ac à travers la France, une cinquantaine de date magiques que j’ai gardées tout au fond de moi comme un cadeau. Des Zéniths, des salles gigantesques, Bercy ! Partir en tournée est, à mon sens, la plus belle aventure de ce métier. Les rapports humains, les rencontres, les paysages, le public, les salles, tout est fait pour se sentir bien, et en prendre plein la tête. Malgré tout, la célébrité est très soudaine après ce genre d’émissions, et il est difficile de le gérer au début, c’est un changement radical de vie qui peut être lourd à porter les premiers temps.
TF1 mise beaucoup sur son nouveau programme, The Voice, c’est une émission que vous pourriez-faire?
Le hasard a voulu que je participe à la Star academy et comme dit Francis Cabrel dans une de ses chansons « le hasard est souvent un rendez vous ». Je pense avoir fait le tour de la télé, en tant qu’auteur/compositeur/interprète, c’est la scène qui me stimule et qui m’attire. Les lives de ces émissions sur les plateaux de télévisions sont trop contraignants, formatés, et victimes de l’audimat. On ne peut pas se sentir libre et sincère artistiquement, c’est assez frustrant. Je pense que ça reste malgré tout une bonne école pour ceux qui y participent, mais que cela n’enlève en rien les difficultés qu’ils auront à pérenniser une carrière.
On découvre réellement tout votre univers sur scène, comment préparez-vous vos concerts?
Je pense que chaque concert doit être un moment unique, magique, un peu hors du temps. Même avec peu de moyens, il faut toujours amener une surprise dans un concert pour que les spectateurs repartent avec un sentiment heureux. Dans un titre, rien n’est laissé au hasard, de la moindre cymbale, au solo de guitare, en passant par les chœurs, les sons… Il y a malgré tout, une part de liberté entre les chansons, parce que le public n’est jamais le même et ne réagit par toujours pareil, cependant il faut toujours garder le rythme pour ne pas perdre l’émotion. Les musiciens doivent être visuellement homogènes, et la couleur globale du concert doit être cohérente. Le fil rouge de mes concerts reste ma voix, mes textes et mon interprétation, les accompagnements varient autour de ça.
Aujourd’hui un artiste ne vit réellement que grâce aux concerts? les disques ce n’est plus aussi important?
C’est déjà bien de nos jours, si un artiste arrive à vivre grâce aux concerts ! Effectivement on assiste depuis plusieurs années à la déperdition des ventes d’albums, mais également à celle des places de concerts… C’est extrêmement difficile pour un artiste en développement d’être programmé dans de véritables salles. D’une part, parce que les programmateurs prennent moins de risques qu’avant et d’autre part parce qu’il est très compliqué de remplir ces salles. Il faut une incroyable communication en amont pour qu’un concert soit affiché complet. Cette communication coûte chère, et les jeunes artistes n’ont pas les moyens, il reste donc souvent les cafés concerts, payés au chapeau, les petits lieux, où le bouche à oreille met un certain temps à fonctionner. Il faut relancer sans cesse, et ne pas se décourager pour se faire une place.
En qualité d’artiste que pensez-vous du téléchargement illégal?
C’est navrant pour tout le monde…Les artistes investissent beaucoup de temps, d’énergie et d’argent parfois, pour sortir un album dont ils soient fiers, c’est forcément un bout d’eux même qu’il y a dans un tel projet. Cela prend des mois de travail, de rigueur, d’exigences, et le téléchargement illégal est en total contraste avec ce don de soi. C’est un peu comme se faire voler son sac à main dans la rue, on s’en remet, mais ça fait chi…
En étant sur scène avez-vous une idée de votre public?
J’apprends à connaître mon public après les concerts car j’aime prendre le temps de discuter avec eux. C’est important de donner aux gens qui nous soutiennent, qui font parfois des centaines de kilomètres pour assister à un concert, et de les remercier les yeux dans les yeux et pas seulement derrière le micro. Je me livre tellement dans mes textes et sur scène, que ce serait étrange de leur tourner le dos, quand ils sont tout près de moi. Même si je suis beaucoup plus réservée et timide dans la vie, j’apprécie ce partage, parfois de pudeur, d’autres fois plus excentrique, mais toujours porteur d’amour et de gentillesse. J’aime mon public, tout simplement parce qu’il est là pour moi.
Si vous pouviez faire un duo avec un(e) artiste, vous choisiriez qui?
Dans un monde parfait, j’aimerai partager une chanson avec Jean Jacques Goldman, parce que j’ai toujours aimé son univers et ses mots. Ses concerts sont extraordinaires de précisions à tous les niveaux, c’est un monstre magnifique de la chanson française. Mais il s’est retiré discrètement du milieu, probablement parce que beaucoup de choses ont changées depuis 10 ans. J’aimerai également faire un duo avec Renan Luce, écrire et composer un titre ensemble me ferait plaisir. Ma plume est très personnelle, la sienne est souvent fictive, mais nous avons, du moins un peu, la même sensibilité, la même approche des mots, et cela pourrait faire un beau mélange.
Vous écrivez vos textes, est-ce qu’il y a des sujets dont vous ne voulez pas aborder?
Je suis plutôt réaliste dans mes textes, j’ai du mal à prendre du recul et raconter des histoires qui soient trop loin de moi. C’est une façon d’exorciser ce qui bouillonne, ce qui fait mal, et de le rendre un peu plus beau. Mes textes sont pour la plupart inspirés de mon propre vécu, celui de mes proches, des souvenirs, des erreurs, des risques, de joies, et de tout ce que représente la vie en grandissant. Il y a souvent une part de nostalgie ou de mélancolie qui traine dans un couplet, mais aussi des coups de gueule sur un système qui se paupérise et qui me mine quelque fois. Je crois que tout m’inspire, si je me sens concernée et que ça me fait du bien de l’écrire.
Etes-vous toujours sous contrat avec une maison de disques?
Je suis contractuellement libre depuis 18 mois, et je cherche un petit label pour produire mon deuxième album, ainsi qu’un tourneur pour faciliter les démarches harassantes des programmations de salles de concerts. L’album sera autoproduit si je ne parviens à convaincre personne ! Mais je pense qu’il faut être entouré d’une équipe motivée et impliquée pour réussir dans ce milieu. Il est très difficile, pour ne pas dire impossible d’avancer seule…
Quels sont vos projets?
J’enregistre actuellement une maquette qui présente les titres de mon deuxième album pour démarcher un maximum de salles, de producteurs, de tourneurs, de labels… A défaut de l’exploiter, ce sera un support de présentation, une vitrine de ce vers quoi je vais artistiquement, et si, malgré tout l’investissement que nous portons à ce projet, mes musiciens et moi n’arrivons pas à toucher un label, l’album sera mis en vente sur internet au nom de tous ces gens qui me soutiennent et qui l’attendent patiemment. Mais avant tout pour moi ! Parce qu’il ne faut rien lâcher et tenir, et qu’il faut toujours avancer.
On vous laisse le mot de la fin sur Influence
Quand on a un rêve, il faut se battre pour lui, pour soi, pour ne jamais rien regretter. Il faut toujours y croire. Toujours…
Marina
http://www.noomiz.com/MarinaVenache