De Nancy à Paris il y a de la route, Vérino l’a faite pour pouvoir s’épanouir et faire le métier qu’il voulait faire c’est à dire humoriste. Après une révélation en voyant Jean Marie Bigard à la télévision et des études de sport, ce jeune homme décide de franchir le pas.
De concours en concours (même si il n’aime pas le principe) le voilà qu’il se produit au Palais des Glaces où il se rend compte qu’il veut définitivement faire ce métier. Aujourd’hui il se produit sur la scène du Théâtre de 10 heures à Paris avec le plaisir de faire rire son public, lui qui ne se prend pas au sérieux.
Petit humoriste deviendra grand j’en suis sur, en attendant il a accepté de répondre à mes questions et je vous laisse en sa compagnie.
Peux-tu te présenter un peu pour nos lecteurs ?
Rapidement je m’appelle Olivier Balestriero, j’ai 26 ans depuis septembre, je fais du one man show depuis 4 ans maintenant et ça fait 2 ans que ça marche plutôt bien. Et avant j’étais sportif j’ai un DEUG de sport qui ne me sert à rien sauf être en forme sur scène.
Tu as découvert assez jeune que tu voulais faire rire les autres et en faire ton métier, comment as- tu eu la révélation ?
J’étais tout jeune, j’avais 7 ans et je me souviens avoir vu Jean Marie Bigard, ce qui est très drôle car je suis aux antipodes de ce qu’il fait, il jouait sur scène et il faisait rire pleins de gens, moi ca me dépassait totalement, je ne comprenais pas comment on pouvait payer des gens pour faire rire. Et après je me suis dit que si des gens pouvaient faire ce métier autant que je le fasse moi. Donc j’ai tout fait jusqu’au moment ou je me suis confronté à l’avis de mes parents. Il a fallu que je fasse des études et après je me suis totalement assumé à 21ans.
D’autres artistes t’ont donné l’envie de faire ce métier ?
Dans le one man je ne suis pas très fan de ce qui se fait, ça ne veux surtout pas dire que je n’aime pas, j’ai juste tendance à plus écouter de la musique que d’aller voir d’autres humoristes sur scène. Après j’aime des artistes pour des raisons différentes comme Gad Elmaleh qui a un jeu assez remarquable, plein de finesse et puis Florence Foresti pour son sens du délire, à la sortie du spectacle on a tous des trucs a ressortir au bureau. J’ai vraiment hâte de la revoir en septembre au Palace (Florence est actuellement en tournée avant de jouer à Paris NDLR).
De quelle manière as-tu travaillé pour écrire tes sketches ?
Ma manière d’écrire avant tout c’est le détail du quotidien, j’essaye de m’appliquer pour voir tous les petits détails que les gens eux ne voient plus, par exemple le snooze sur le réveil, on tape dessus tous les matins mais on a oublié qu’il s’appelait comme ça. Des détails que j’essaye de traiter et surtout de rendre drôle comme lorsque qu’un mec est super fier car il y a beaucoup d’eau à vider alors qu’il vient juste d’essorer une salade dans le panier.
Et tu écris seul ?
Oui tout seul et ça serait trop compliqué d’avoir des complices car je suis tout le temps à changer les phrases, j’essaye sans arrêt d’être mieux. Chose qui inquiétait un peu au début mes producteurs car c’était jamais pareil et ils se sont dit ca change en mieux.
Te souviens-tu de ta première scène et as-tu éventuellement une anecdote à nous raconter dessus ?
Oui, je m’en souviens bien car c’était ma première scène mais en plus c’était d’une inconscience totale parce que la 1ère fois que j’ai joué c’était au Palais des Glaces. Ca faisait quelques mois que j’étais sur Paris et j’ai vu une émission pour participer à un concours d’humoriste donc j’ai écris un sketch et je suis allé passer l’audition. Ca s’est bien passé mais je ne le savais pas, ils m’ont pris au Palais des Glaces pour moi 500 personnes c’tait normal je ne savais pas encore qu’il fallait d’abord passer par le stade 20 places. Mais j’ai joué devant les 500 personnes et ca a vraiment bien marché, j’ai un souvenir extraordinaire et je suis sorti de scène en me disant que j’étais fait pour ce métier. Niveau anecdote rien de bien croustillant mais très bon souvenir.
Tu as commencé ta carrière assez récemment et tu as déjà remporté pas mal de concours, quel effet ça te fait ?
J’ai un rapport particulier car je suis un grand compétiteur sportif par contre j’ai quasi une haine avec la compétition entre humoriste. J’ai gagné des prix je le dis car c’est quand même important de pouvoir le préciser mais voila y a des tas d’humoristes qui sont très drôles et on dépend de pleins de choses pour faire rire les gens dans la salle, leurs humeurs et notre état d’esprit. D’ailleurs Anne Roumanoff et Florence Foresti n’ont jamais rien gagné
Au théâtre de dix heures notamment se croisent beaucoup de jeunes humoristes comme toi, comment se passe l’ambiance ?
Moi je ne suis pas un guerrier donc à la base les gens qui font le même métier que moi je les aime bien, même sans parler travail on se retrouve souvent entre potes pour aller prendre un verre. On a démarré dans les mêmes cafés et on se suit pour la plupart. Je n’ai pas d’ennemis, au pire au début les gens se regardaient un peu mais ça fait plus de 2 ans que l’ambiance est plutôt bonne, on se recommande les uns les autres.
Ce que les spectateurs voient dans ton spectacle ce sont des sketches ou du stand up ?
Ca serait pile entre les 2 et c’est un peu compliqué. C’est une forme de stand up dans le sens où je m’adresse au public mais je n’ai pas les codes du stand up, c’est assez joué, je fais beaucoup de personnages mais par contre il n’y a pas de noir entre les sketchs. Le tout avec des transitions assez travaillées et j’essaye d’emmener les gens dans un univers ou ils n’ont pas l’habitude tout en parlant du quotidien donc ce n’est pas évident.
Le problème pour beaucoup de gens c’est que les artistes des théâtres parisiens partent peu en tournée pour proposer leurs spectacles. Est-ce que toi ça te tenterait ?
Et bien moi je tourne déjà un peu en province car je fais partie de l’équipe de « la route du rire Volkswagen ». C’est des soirées présentées par Cyril Hanouna et on est une bande d’humoristes jeunes ou confirmés à passer en 1ère partie d’un humoriste beaucoup plus confirmé comme Anthony Kavanagh. A Nantes j’y joue beaucoup car il y a le festival, Juste pour rire, là bas et je commence à connaître les directeurs de salles, du coté de Nancy aussi d’où je suis originaire. Comme on n’est pas connu, le relais se fait difficilement, ce sont les directeurs de café théâtre qui eux préviennent leurs clientèles d’habitués et parfois le public provincial n’est pas super curieux.
Avant de se quitter, une question que l’on pourrait se poser, est-ce vraiment toi qui écrit les articles et ta bio sur ton site officiel comme il est dit ?
Ah oui, oui, si seulement je pouvais avoir des assistants mais non c’est moi qui fait tout de bout en bout et c’est même moi qui gère les adresses emails, j’envoi les newsletters et j’ai fait le site j’ai appris les logiciels qu’il fallait pour ça. Aujourd’hui mes producteurs m’ont proposé de s’occuper du site lui-même mais finalement c’est ma liberté que j’ai car je peux retoucher quand je veux etc. La production s’occupe de l’affichage et des salles mais le reste c’est moi.
Notre fameuse tradition est de laisser le mot de la fin à notre invité.
J’ai un message bien pourri et ringard, soyez heureux. Mais quand on y réfléchit être heureux c’est un travail quotidien. Et lisez le blog INFLUENCE