Prusse-orientale, 20 juillet 1944. Hitler se penche au-dessus de la table en chêne pour examiner des cartes. La bombe explose…
Valkyrie, par le réalisateur d’Usual Suspects, reconstitue minutieusement la tentative d’assassinat qui visait à libérer l’Allemagne de la dictature d’Adolf Hitler.
Tom Cruise est l’unique choix du réalisateur, Bryan Singer pour le rôle du héros allemand Stauffenberg alors qu’à l’époque un débat suivi d’un mini scandale secoue l’Allemagne qui ne voit pas d’un très bon œil que le rôle d’un des héros de la résistance locale soit tenu par un acteur américain, scientologue de surcroît. Aujourd’hui, force est de constater que Bryan Singer avait raison d’imposer Tom Cruise dans ce rôle.
C’est avec un immense honneur qu’Influence reçoit donc l’acteur pour une interview exceptionnelle.
Ce film raconte un fait divers historique, un complot visant à assassiner Hitler. Vous connaissiez ce fait historique ?
Je dois bien reconnaître que je ne connaissais pas toute l’histoire. Je me souvenais de ce fait historique avec quelques détails comme le fait que la bombe était placée sous une table mais je ne savais pas le déroulement des faits. Lorsque j’ai obtenu le scénario, je l’ai découvert et parcouru comme si je lisais un excellent thriller rempli de suspens.
Vous pensez que c’était important qu’on fasse un film sur ce fait historique ?
Je pense que oui. Vous savez quand on parle d’Hitler, on se demande toujours pourquoi personne n’a pu le tuer, l’arrêter dans sa folie. C’est important de souligner qu’il y avait au sein même de l’armée allemande des personnes contre lui et contre ses crimes.
La fin du film n’est un secret pour personne. C’est un handicape pour le film ?
Pas du tout. Il y a des films où vous connaissez déjà la fin, Titanic, tout le monde sait ce qui va arriver mais le principal n’est t pas là. Ce qui va compter, c’est la façon dont on raconte l’histoire.
Peut-on dire que vous avez avec le personnage principal du film, Stauffenberg, un point commun, c’est si je ne me trompe pas, l’attachement à la famille ?
Je suis d’accord avec vous. Ma famille est ce qu’il y a de plus important pour moi tout comme Stauffenberg était préoccupé par le sort de sa famille. Cet aspect là m’a aussi beaucoup touché.
Dans le film, vous avez du porter un bandeau sur l’œil. Je crois que ce fut difficile pour vous ce détail à porter ?
Ce n’était pas facile à porter. J’en ai même perdu mon équilibre alors imaginez ce que ça devait être pour Stauffenberg. Mais ce fut aussi pour moi un challenge dans mon jeu d’acteur. J’ai du communiquer des émotions avec une partie essentielle de mon visage en moins.
En devenant pour le film, Stauffenberg, vous êtes-vous mis à sa place en imaginant ce que vous auriez pu faire ?
J’y ai bien sur pensé et je ne sais pas si j’aurais eu le même courage. C’est difficile de se mettre à la place de quelqu’un. Il faut aussi se remettre dans le contexte de la situation. Non, vraiment je ne sais pas ce que j’aurais fait à sa place. Je ne crois pas que Stauffenberg se voyait comme un héros. Il a juste voulu à sa manière trouver le moyen de stopper cette guerre et arrêter la folie meurtrière d’Hitler. Il était prêt à se sacrifier pour épargner des vies.
Votre femme, Katie Holmes, est actuellement sur les planches. Vous l’avez vue ?
Oui et je peux vous dire qu’elle est extraordinaire.
Une certaine presse n’hésite pas à raconter que votre femme doit tout vous demander avant de pouvoir faire quelque chose ? Ce n’est pas un peu lourd de lire toujours ce genre de chose ?
Je trouve ça hilarant tous ces ragots. Vous savez si les gens ont envie de croire ce genre de choses c’est triste…et ceux qui croient ça, ne savent vraiment pas qui je suis et encore moins qui est Katie.
Permettez-moi de revenir sur ce qui s’est passé lors de l’émission d’Oprah Winfrey, on vous voyait bondir sur votre fauteuil pour déclarer devant tout le monde à quel point vous aimiez Katie. Plus tard, vous avez ouvertement critiqué l’actrice Brooke Shields qui avait reconnu prendre des médicaments pour soigner une dépression. On ne peut pas dire que vous vous êtes épargné sur le point de vue image médiatique. Ca en a déçu plus d’un. Vous en aviez conscience ?
J’en ai fait trop et je l’ai payé. A l’époque, la Paramount n’a pas hésité à mettre un terme à notre contrat. Ca été comme un coup de massue. En même temps, la fin de nos relations professionnelles m’a permis de me rendre compte que le signal d’alarme venait de retentir. Je me suis rendu compte d’avoir été trop loin. Vous savez en ce qui concerne Brooke Shields, je ne suis vraiment pas quelqu’un qui a l’habitude de juger les autres. Je n’ai pas communiqué comme j’aurais voulu le faire. J’avais vécu pas mal de choses et on en racontait pas mal aussi…J’en ai évidemment tiré des leçons.
Valkyrie n’a pas été un tournage de tout repos pour vous avec la polémique qui a secoué l’Allemagne lorsque Bryan Singer (le réalisateur) a révélé votre nom pour interprété Stauffenberg ?
Stauffenberg représente beaucoup pour les allemands et je comprends. En même temps, mon image a été écornée, ce n’était pas le moment le plus propice à faire parler de soi mais voilà…je pense que lorsqu’on regarde le film, on peut très bien voir tout le travail qui a été fait et tout le respect qui nous a guidé dans ce tournage. Nous avons pris toutes les précautions pour rester fidèle à la réalité des faits. Ce film n’est pas un documentaire mais nous avons tenu à présenter les véritables évènements de la façon la plus fidèle. On a d’ailleurs montré le film à des historiens et ils ont validé notre travail. Je pense qu’après avoir vu le film, les critiques seront plus indulgentes qu’au moment où nous avons commencé le tournage.
La tradition vaut que nous laissions le mot de la fin à notre invité sur Influence ?
J’espère pouvoir continuer à divertir le public. Je suis là pour ça.