On vous l’annonce depuis quelques semaines déjà. Angie Doll, l’artiste qui ose dire « Non aux Garçons » et qui n’hésite pas à chanter que la mode l’envie…est sur Influence pour une interview exceptionnelle. venez la rejoindre et lire cette délicieuse interview avec une jeune femme qui sait ce qu’elle veut.
Un premier cd ce n’est pas donné à tout le monde, comment est-ce que ça s’est passé? Vous avez été sonné à plusieurs portes pour faire écouter vos maquettes ou la chance était là tout simplement?
Nous avons sonné à beaucoup de portes car nous avions un album de maquettes,
puis un autre album plus sombre qui n’est jamais sorti . Nous avons failli
signer à deux reprises avec des majors que nous avons vus plusieurs
fois et puis j’ai décidé de ne pas sortir le titre qui les intéressait.
Car entre temps, j’avais affiné mon style avec des chansons moins noires, plus percutantes,
plus « fun » peut être …
Le premier single » Non aux garçons » s’est imposé ou ce n’était pas le premier choix?
Un attaché de presse avait choisi » l’énergie de nos vies » qui n’est pas ma
chanson préférée de l’album ! Mon producteur a préféré sortir en 1er single
« non aux garçons « qui me correspond plus et pour laquelle je suis auteur
co /compositeur, pour que les gens comprennent que je ne suis pas uniquement
interprète, par respect pour moi!
Qu’est ce qui vous paraît le plus difficile lorsqu’on se lance dans une carrière artistique?
De passer à travers les gouttes et les obstacles car vous rencontrez
beaucoup de gens qui vous ballade. Il faut tenir
le coup, en vouloir à mort, ne pas avoir peur de se remettre en question,
être patient, tout en gardant sa fraîcheur.
La promo il faut bien s’y soumettre ou c’est un plaisir?
C’est un pur plaisir ! Une remise en question journalière de soi même.
Et puis c’est tellement enrichissant de rencontrer des gens nouveaux
Qu’on ne connaissait pas hier !
Ce n’est pas facile de nos jours d’être artiste, c’est vraiment le métier que vous vouliez faire?
Oui, depuis toute petite, je ne vois pas ce que j’aurai pu faire d’autre !
J’ai ça dans la peau, je suis déterminée, qualité essentielle pour faire ce
métier. « Angie Doll » en train de naître ! J’ai de plus en plus de radios qui
me joue, les gens me découvrent!
Sans média, un artiste peut espérer malgré tout faire carrière?
Difficilement, les médias se conquièrent les uns après les autres ! Question
de patience et de persévérance !
Angie Doll? Finalement ange ou démon?
Les 2. J’ai de multiples facettes, mais je suis un gentil petit démon (je ne mords pas
encore !).
Vous jouez beaucoup sur votre personnalité provocante, vous pensez que ça vous sert ou au contraire que cette personnalité que vous avez fait peur aux médias?
Je ne suis pas quelqu’un qui joue. Je suis entière, et ma personnalité est
entière, la même sur scène que dans la vie !
Pourquoi ce surnom, Angie Doll? Vous êtes loin d’être une poupée écervelée, au contraire, vous, vous avez des choses à dire ?
J’ai gardé mon côté enfant ! C’est en cherchant avec mon producteur …Et puis les gens
disent souvent de moi que je suis une « Poupée Barbie déjantée ». Le nom est venu tout seul!
Quel est votre univers musical pour les personnes qui ne connaissent pas Angie?
On va dire « Pop rock acidulé »
On dit de vous que vous êtes rock. Est-ce lié au fait que vous avez une forte personnalité tout en étant une artiste sincère et émouvante?
Exactement ! Car dans la vie je suis capable d’être aussi très violente, à
contrario avec mon hyper sensibilité… Demandez à mon producteur! (lol)
Vous accumulez les comparaisons, c’est gênant parfois pour l’artiste que vous voulez devenir?
Tout artiste à une icône qui l’a influencé et lui a donné envie de faire ce
métier.
Mais je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un. C’est souvent les gens qui
ont besoin de comparer. Il y a sûrement quelque chose de rassurant là
dedans.
On compare par exemple votre musique pop-acidulée à celle de Superbus, on vous compare aussi à Mylène Farmer (certainement pour le coté provoc) et à Jeanne Mas pour ce côté féministe et anti machisme? Les comparaisons sont flatteuses mais êtes-vous de cet avis?
On nous compare car nous avons des univers très marqués qui se retrouvent
dans une certaine famille et tant mieux ! Mais je n’aime pas les comparaisons
moi c’est moi, et eux c’est eux …
Dominique Dubois qui a écrit entre autre pour Désireless, signe sur votre album d’un pseudo, Demarquise. Pourquoi ce pseudo? Il n’assume pas votre côté provoc?
Si bien au contraire !
Ce pseudo est venu d’Angélique (mon prénom), et puis , « Marquise des Anges »…
Dominique qui a été un pionnier des samplers dans les années 80, voulait
faire la rupture avec son nom Dubois qu’il n’a jamais aimé! Etant donné
qu’il a collaboré à cet album, il voulait s’effacer pour que les gens qui
l’écoutent ne fassent pas de rapprochement avec le son qui est le sien et le
style de réalisation qui a fait son image dans les années 80. Cet album ayant
un son plus « rock « !
Avez vous des tabous?
Non aucun, je pense qu’il faut oser parler de tout, tout en respectant les choix de chacun et d’être tolérant sur la différence. J’ai été élevée dans une famille ou on pouvait parler de tout sans être mal jugé. C’est un privilège d’être libérée de tout ça !
Est-ce qu’il y a des thèmes pour lesquels vous ne pouvez pas écrire un texte et/ou vouloir aborder dans vos chansons?
Tous les thèmes peuvent être abordés, tout dépend de la façon dont les textes sont écrits.
Dans l’album » Garçonne », vous évoquez une sexualité débridée et décomplexée. Vous pensez que les jeunes de votre génération partagent cette opinion sur la sexualité? Qu’ils peuvent en parler plus ouvertement aujourd’hui?
Attention ! Une sexualité décomplexée, ne veut pas dire « faire n’importe quoi avec n’importe qui » ! Parce que moi, de ce côté-là, je suis une religieuse, alors !!!
Non, je trouve qu’il faut oser se parler de tout, ses fantasmes, ses besoins. Se comprendre, mais en même temps, se préserver ! Rien n’est plus épanouissant que le sexe avec quelqu’un qu’on aime vraiment…
Vous n’avez pas caché votre bisexualité, en parler c’était nécessaire pour vous, c’était prendre les devants avant que la presse n’en parle tôt ou tard?
Je ne peux pas dire que je sois bisexuelle, disons que je peux tomber autant sous le charme d’un garçon que d’une fille. Je suis très cérébrale, comme beaucoup d’artistes d’ailleurs. L’homosexualité me fascine…
Comment avez-vous travaillé sur votre album? Aviez-vous déjà les textes écrits? Les thèmes choisis?
Non, nous avons travaillé en collaboration avec Demarquise qui a co-écrit un
certain nombre de titres avec moi… Jean Pierre Lang avait également un
texte « pour une fois » qui m’intéressait sur l’album et que j’adore !
Demarquise a fait des textes sur mesure qui me correspondent
Non aux garçons (votre premier single) c’est une déclaration? Un hymne?
Un pied de nez à la vie ! C’est de l’humour … mon côté « dérision ».
Que reprochez-vous donc aux garçons? Le fait qu’ils veulent pour la plupart dominer?
Un p’tit peu quand même… J’ai besoin d’un rapport d’égalité tout en étant protégée. Ho la la ! C’est compliqué les filles…
Lifting à 20 ans, le second single est un pamphlet contre la chirurgie esthétique ou aviez-vous envie de dire autre chose par ce titre?
Non, je ne suis pas contre la chirurgie esthétique ! Mais il faut le prendre comme une métaphore, c’est-à-dire rester une enfant dans sa tête, s’émerveiller encore, continuer à découvrir pleins de choses. Je suis comme ça, rien ne me blase !!! Je veux toujours plus !
Faites vous attention à votre look?
Pour moi, le look fait partie de mon état. Et idem, je suis habillée sur scène comme dans la vie.
La chanson » La mode m’envie » qui pourrait être le prochain single, c’est une façon pour vous de parler de votre côté fashion victim?
Je ne suis pas une fashion victim, je ne suis pas la mode, je crée ma mode à
moi, associant divers styles de la mode venant de la rue, C’est la rue qui la
crée d’où, si quelqu¹un se retourne sur vous, la réflexion : « la mode
m’ envie! »
On a l’impression avec vos chansons que vous voulez faire passer un message à la société?
Des messages essentiellement positifs. Tout ça c’est de la faute à
Demarquise ! Moi dans mon fond intérieur, je suis plus « down »!!!
Désireless a co-écrit avec vous la chanson « Le pire avec toi », comment avez-vous eu l’envie de collaborer ensemble?
Elle travaillait en studio avec Demarquise, mon producteur. Je venais les voir, tous les jours. C’est tout naturellement que j’ai pris ma guitare, et qu’en s’amusant sur une idée, la chanson « le pire avec toi » est née. Demarquise a souhaité la garder dans l’album.
Le pire avec Angie Doll c’est quoi?
Etre amoureux de moi !
L’album véhicule des messages positifs, c’était délibéré dans la façon d’écrire les textes?
Oui. On peut traiter de sujets délicats, sans tomber dans le mélo.
Sur l’album, il y a beaucoup de guitares, c’était voulu d’avoir de vrais instruments sur ce premier album?
Oui, je veux qu’il y ai un côté authentique. Comme moi !
Vous êtes originaire de Grenoble, pourriez-vous écrire une chanson sur cette ville?
Pourquoi pas ? Je n’y ai pas encore pensé !
Aimeriez-vous faire des duos, si oui avec qui?
Demarquise m’a composé une chanson terrible qui pourrait faire un duo magnifique, très « Gainsbourien » ! C’est pourquoi, on y pense ! Il y aurait Nicola Sirkis, Etienne Daho et aussi Daniel Darc…Il faut juste qu’ils écoutent la chanson !
Certains artistes font aussi des reprises d’autres artistes, est-ce envisageable pour Angie Doll?
Sur scène, je reprends « les gens stricts » d’Animo, un groupe « à part » que Demarquise avait produit en 1987. Le titre colle bien à mon répertoire, et l’univers du chanteur, Alain Magallon, n’est pas si éloigné du mien.
Qu’est ce que l’amour pour vous?
L’amour c’est la vie ! Mais qui sans amour, existe ? (Serge Gainsbourg)
Demarquise, c’est votre Laurent Boutonnat à vous?
Oui, je ne le lâcherai jamais, mais Demarquise a l’intelligence d’ouvrir sa porte à d’autres collaborations.
Quelle sera la suite de cet album » Garçonne »?
On travaille déjà de nouveaux titres, on expérimente de nouvelles
collaborations …
Vous aviez rencontré une jeune fille » Anna », atteinte du syndrome de Rett, en 2007 lors du Téléthon. Qu’est ce qui vous avait émue chez cette petite fille? Avez-vous gardé contact avec elle et sa famille?
C’est toujours émouvant d’être devant la sensibilité d’un enfant. De plus elle était tellement touchante… Malheureusement je n’ai pu la revoir car je vais rarement à Grenoble mais j’espère avoir une occasion de me produire sur scène et chanter uniquement pour elle !
C’est le mot de la fin sur Influence, Angie Doll?
Que l’été soit chaud en écoutant « la mode m’envie »!!!
L’album « Garçonne » est disponible dans les bacs. Vous pourrez par ailleurs tenter de gagner un album et/ou un t Shirt de l’artiste prochainement sur Influence.