Le lancement de la PlayStation 3 du japonais Sony a attiré seulement une centaine de joueurs, véritables mordus de jeux vidéo, vendredi à minuit sur les Champs-Elysées à Paris, un succès mitigé que beaucoup expliquaient par le prix élevé de la console.
"Battu pour l’avoir"
Vendue en Europe dans son modèle haut de gamme de 60 gigabits, au prix de 599 euros ( un prix!), la PS3 est la plus chère des consoles de nouvelle génération. Un peu plus loin, au pied de la tour Eiffel, une cinquantaine de jeunes esseulés étaient venus mettre la main sur l’une des 1.000 PS3 mises en vente à minuit, à bord d’un bateau aux couleurs de la Fnac et de Sony, au cours d’une opération fortement médiatisée. Déçu par l’ambiance, Mohammed, 26 ans, se souvient que lors de la sortie de la PlayStation 2 en 2000, "les gens s’étaient battus pour l’avoir". Sur l’avenue parisienne, où la Fnac et le Virgin Megastore avaient organisé comptes à rebours et tournois, les premiers acheteurs, en grande majorité des garçons entre 20 et 30 ans, étaient arrivés tardivement, par petits groupes, ne remplissant que partiellement l’espace leur étant réservé derrière des barrières. Ils sont "beaucoup moins nombreux que pour la Wii", témoigne un agent de sécurité. La Wii qui propose de jouer interactivement et pour un prix bien plus intéressant.
Pas le même budget
Selon Pierre Cuilleret, président de l’enseigne Micromania dont 16 points de vente avaient ouvert à Paris et en province à minuit, il est difficile de comparer ce lancement à celui de la Wii, proposé à 249 euros, ou même de la Xbox 360 de Microsoft (399 euros ou 299 euros selon la version), qui avaient connu une plus grande affluence. "Ce n’est pas le même budget, pas la même saisonnalité (les autres consoles avaient été lancées à l’approche de Noël), il n’y a pas de risque de pénurie donc les joueurs n’ont pas besoin de se précipiter", explique-t-il, estimant que la réussite de la PS3 "se jouera dans les mois qui viennent". Justement Clément, 25 ans, venu assister dans l’après-midi à des démonstrations à la Fnac, "attend de voir", espérant que le prix diminuera d’ici la fin de l’année. De même, Corentin, 24 ans, n’est pas prêt pour l’instant à "claquer 600 euros pour une console". Un fameux budget, il faut dire.
Nuit Blanche
Alexandre, 17 ans, n’a pas hésité une seconde. Passionné de jeux vidéo auxquels il s’adonne 3 à 4 heures par jour, il a économisé pour s’offrir la PS3 qu’il aurait achetée "peu importe le prix", confie-t-il. Déjà détenteur de trois PS2 et d’une PlayStation portable, il met en avant "le design, la sensation d’immersion grâce au graphisme" et le lecteur DVD haute définition Blu-Ray. "Même si on est étudiant, on se serre la vis", renchérit Aurélien, 21 ans, qui se définit comme un "pro-Sony". Si de nombreux joueurs présents jeudi soir avaient clairement pris le parti du géant de l’électronique nippon dans la bataille des consoles, d’autres avouaient avoir aussi acheté la Wii et la Xbox 360. Quand on est fans, on ne compte pas.
Jerry, l’un d’entre eux, se préparait à passer une "nuit blanche", repartant avec sa console, sa manette et ses jeux après avoir dépensé la coquette somme de 800 euros. Peu avant 01H00, les magasins commençaient déjà à fermer, baissant leurs rideaux et rangeant les nombreux boîtiers noirs. Pour le moment, ne vous précipitez pas, il y en a encore pour tous. moi, je me contenterais de m’acheter un petit coffret DVD, c’est moins cher et ça fait moins mal dans le portefeuille.